L’homme est libre

L’eucharistie n’est pas une récompense, elle n’est pas non plus le signe du pardon de Dieu, elle est (ou devrait être) le signe que Dieu se donne à tous. Parce que telle est la pure vérité, que nous pouvons constater partout et toujours. Dieu se donne continûment, dans toute sa création, dans toutes ses créatures. L’eucharistie est là, comme l’incarnation par le Christ, pour nous faire prendre conscience de cela. Du don qui nous est fait, entièrement gratuit, et de la responsabilité qu’il nous donne : qu’en faisons-nous ? Voilà pourquoi le Christ donne son corps à tous et à chacun. Et ceux qui le reçoicent, ils doivent savoir que leur responsabilité n’en est que plus grande. Parce que, le recevant, leur conscience est réveillée. Doit être réveillée. Avant le Christ, c’est la Loi qui éveille les consciences, rappelant où est le bien et où est le mal. Avec le Christ, la Loi s’incarne, trouve son accomplissement dans la vie : suivre l’exemple du Christ, c’est accomplir la Loi bien mieux, plus sûrement et plus finement qu’en suivant des préceptes. Le Christ se donne à tous, même à Judas. Mais qui, après avoir reçu le Christ, se comporte comme Judas, doit savoir à quoi s’attendre. Ce n’est pas le Christ qui le punit, c’est lui-même qui entre dans une contradiction fatale. L’eucharistie engage la conscience de l’homme, c’est pourquoi elle est à la fois bonne et redoutable, redoutable comme tout ce qui engage notre salut et qui est en vérité une grâce, et c’est pourquoi elle doit être donnée à tous ceux qui la désirent. C’est ainsi que la justice de Dieu s’accomplit.

Voyons cela d’une autre façon. Un enfant vous est annoncé, un enfant vous vient. Voilà une grâce, voilà une eucharistie. Mais c’est aussi une responsabilité. La façon dont vous accueillez cette nouvelle et cet enfant, voilà ce qui peut faire entrer votre âme dans la béatitude, ou dans la mort. À vous de voir.

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alinareyes