Remettre les pendules à l’heure

Ne pourrait-on dire que l’Église, avec tous ses prêtres qu’il faut appeler père, est en contradiction totale avec l’enseignement de Jésus-Christ, qui a demandé de n’appeler père personne d’autre que Celui qui est aux cieux, et qui a donné, sur terre, l’exemple d’un homme non engendré par un homme ?

Bien entendu cet enseignement est à comprendre dans l’esprit et non pas à la lettre. Que signifie-t-il, dans l’esprit ? Qu’il n’y a pas de paternité autre que la paternité parentale – laquelle n’est pas forcément biologique. Il n’y a pas de paternité spirituelle humaine, il ne doit pas y avoir de prétention des hommes à la paternité spirituelle. La prétention à une telle paternité ne peut être que spirituellement meurtrière, comme l’illustre l’histoire d’Abraham et de son fils, à travers qui Dieu apprend aux hommes qu’ils ne doivent pas porter leurs enfants sur l’autel du sacrifice. Enseignement renouvelé par l’élévation du Christ sur la Croix par des prêtres, ce Christ élevé comme le serpent d’airain par Moïse au désert, pour montrer aux hommes le mal qu’ils font et qu’il ne faut pas faire.

Le seul père spirituel, c’est celui qui est au cieux. Car, comme on le dit dans l’islam, Dieu sait mieux. Les hommes transmettent des savoirs, mais Dieu seul enseigne (n’est-ce pas ce que Kerouac veut dire quand il dit que la seule leçon qu’il ait reçue est une « leçon en BLANC » ?) Et Lui seul, à qui se laisse enseigner et engendrer par Lui, donne la liberté.

Dieu est la vie. Pour être enseigné, il ne faut pas exister entre hommes, en se faisant loi les uns aux autres, mais vivre, vivre sous la loi du ciel, vivre sur la terre comme au ciel. Et écouter ce que dit cette vie, qui est amour et enseigne l’amour, qui offre, commande et révèle tout.

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alinareyes