Atteinte à la liberté d’expression

plantu

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Les censeurs ne peuvent pas toujours censurer leur propre langue. Entendez ces deux lapsus bien parlants :

Manuel Valls sur ITélé: « nous ne pouvons pas accepter les actes anti-racistes… »

Arno Klarsfeld sur BFMTV: « les consignes d’Is… les, les, euh, les éléments sont requis pour que les autorités préfectorales prennent une décision ».

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Dieudonné voulait donner cet après-midi son nouveau spectacle, Asu Zoa (« Éléphant »), « inspiré de mythes ancestraux et de croyances primitives », ayant renoncé à jouer « Le Mur » puisqu’il est interdit. Mais ce spectacle que personne n’a vu et dont personne ne sait ce qu’il contient a été censuré aussi, et la rue de son théâtre parisien est en ce moment bloquée par les CRS.

Quoique je ne partage en rien quelque parole antisémite, je suis comme lui bannie des médias (et de l’édition), je ne peux donc parler que sur ce blog (ou quelquefois, quand ils l’acceptent, sur Agoravox), et je déplore de ne voir dans la presse aucun écrivain « autorisé » dénoncer la gravissime atteinte à la liberté d’expression commise par l’État dans cette affaire.

Rappelons-nous cependant que cette censure inique a été dénoncée par la Ligue des Droits de l’Homme, et par d’autres personnes comme le célèbre avocat blogueur maître Éolas, le journaliste Edwy Plenel, les hommes politiques Jack Lang ou Olivier Besancenot, le dessinateur Plantu. Encore un effort si nous ne voulons monter tout en haut du podium des pays les plus condamnés par la Cour européenne des droits de l’homme pour atteinte à la liberté d’expression. Nous y figurons en troisième place, derrière la Turquie et l’Autriche, la Russie étant à la quatrième place. Mais les écrivains français se taisent. Y compris bien sûr les collabos qui posent en résistants. On perd si vite sa place, de plus en plus vite par les temps qui courent – surtout ne pas prendre de risques !