Vestes jetées, vestes endossées, vestes tournées

490_0008_11909480_shoah

photo extraite de l’exposition « Regards sur les ghettos », en ce moment au  Mémorial de la Shoah

*

Messieurs Hollande et Valls ou la politique du chacun pour soi. De femme en femme, le président de la République fuit. Il s’occupe de lui. Son ministre de l’Intérieur, lui, occupe le devant de la scène. L’ordre qu’il fait régner n’est pas celui de la res publica, au service de tous, mais celui de ses propres penchants. Voir des basanés dans sa ville le dépite. Quant aux Roms, dans leur misère, ils le hérissent. Des enfants déshérités comme ceux des ghettos juifs au siècle dernier sont chassés de leurs camps et mis à la rue par ses services de police. Il n’en veut pas. Mais « lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », il endosse la veste de ministre de la protection des juifs. Un jour il leur déclare qu’ils peuvent être fiers de porter la kippa, un autre jour il déclare digne d’intérêt l’idée d’interdire le foulard islamique à l’université. Quand des chrétiens, deux ans plus tôt, manifestaient contre un spectacle anti-chrétiens, Golgotha Picnic, lui manifestait pour défendre ce spectacle grossier. Quand des musulmans poseront une demande pour manifester suite aux caricatures ordurières que Charlie Hebdo multiplie contre eux, fait rarissime, il interdit la manifestation. Enfin il livre son combat personnel contre un humoriste antisémite à qui il aurait suffi de faire payer ses amendes, n’hésitant pas, pour satisfaire sa rage personnelle, à se substituer à la Justice et à compromettre la démocratie. Triste spectacle, aussi triste que celui de Dieudonné, aussi triste que celui de ceux qui s’empressent de filer dans le sens du vent, tel Nicolas Bedos dont on peut se rappeler son sketch de 2010, à écouter ici (à partir d’1mn 50).