Délation et mensonge, persécution d’enfants, de Roms et de musulmans : le visage hideux d’une certaine France aujourd’hui

Des dizaines d’enfants, dont certains âgés de moins de dix ans, dénoncés par leur école et emportés par la police pour être interrogés. Un enfant de six ans, fils d’une convertie à l’islam, contraint de jouer le rôle de Kouachi abattant un policier. Les mensonges et les dénégations des adultes autour de ces affaires quand elles sont dévoilées. Le numéro 2 de l’UMP accusant faussement des dizaines d’enfants d’être en retard chaque matin à l’école à cause de la mosquée à laquelle leurs parents les emmèneraient. Un prêtre médiatique accusant sur une grande radio les classes populaires et les immigrés de se reproduire comme des lapins. Cinq enfants, dont deux bébés, enlevés brutalement à leur mère au motif que leur père est soupçonné de vouloir faire le djihad – alors qu’il cherche à s’installer dans son pays d’origine, la Tunisie, avec sa famille. À ces persécutions des musulmans, il faut ajouter celles faites aux Roms, obstinément chassés de leurs bidonvilles et jetés à la rue avec leurs enfants. Affaires emblématiques du maire refusant le permis d’inhumer un bébé rom au cimetière de sa commune, ou encore de l’ancien résistant rom de 89 ans, rescapé des camps de la Seconde guerre mondiale, violenté gratuitement par la police (affaire classée sans suite), de l’absence de représentation des Tziganes lors de la commémoration de la libération d’Auschwitz… Ce n’est pas l’histoire qui repasse les plats, c’est une partie des hommes qui s’obstine dans l’indignité. Et l’indignité commence avec l’indignité du discours. Le racisme et l’islamophobie, serinés à longueur de médias par des Zemmour, Charlie, Houellebecq, Finkielkraut et bien d’autres, ne sont pas des opinions, qui mériteraient respect et liberté d’expression. Ce sont des appels à la persécution, et elle ne manque pas de s’ensuivre, en premier lieu de la part des pouvoirs publics.

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