tout à l’heure à l’Institut du Monde arabe, photo Alina Reyes
À l’Institut du Monde arabe il faisait frais comme dans un mirage. Mais je suis si complètement unie au ciel que j’ai pied absolu sur toute terre. Au long du parcours les musiques discrètes m’ont ravie en extase. Et les motifs géométriques, les astrolabes, l’écriture poussière. Les croix dans des cercles, les chandeliers à sept branches, le feu à la porte du ciel. Je n’ai jamais vu, ni de près ni de loin, un homme ou une femme qui connaisse le « ciel », mais je vois que c’est l’entière communauté des hommes qui en a connaissance, comme l’abeille a être par la ruche. Individuellement ils sont aveugles. Ils vivent selon le monde, selon des intérêts, non selon le tout, dans la gratuité parfaite. C’est pourquoi ils ne peuvent connaître le vrai ni le comprendre ni l’accueillir ni le saisir, comme le dit saint Jean des ténèbres par rapport à la Lumière. En ce moment même le ciel a les yeux grand ouverts, nous nous regardons dans les yeux et il m’embrasse sur la bouche.
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