Les Indes Galantes, le film – merveilleux film

J’ai exulté et dansé sur mon siège au cinéma en regardant le fantastique film Les Indes galantes, documentaire de Philippe Béziat autour de la création donnée à l’Opéra Bastille en 2019 avec des danseurs et danseuses de krump et autres street dances sur la musique éponyme de Jean-Philippe Rameau. Hélas je n’ai pas vu l’opéra à l’époque, mais heureusement ce film est là pour en restituer l’histoire, dans la mise en scène de Clément Cogitore et la chorégraphie de Bintou Dembélé, avec le formidable chef d’orchestre Leonardo García Alarcón, de puissantes chanteuses et chanteurs solistes, un très excellent chœur.., toutes ces personnes et les autres travaillant manifestement en chœur dans une magnifique vitalité artistique. Le film montre très bien toute l’humanité du projet aussi, avec des artistes issus d’un peu partout, qui font le Paris d’aujourd’hui – la France d’aujourd’hui, jeune et puissante quand on ne l’empêche pas d’exprimer ses talents. Moment émouvant, quand une jeune danseuse fait écouter un chant traditionnel de la tribu amérindienne de sa grand-mère, qui a vécu dans la forêt, et que le réalisateur met en évidence la continuité entre ce chant, cette musique, et celle de Rameau. Moment exaltant, quand après avoir dansé en répétition la scène des « Forêts paisibles », après la fin les danseurs continuent à danser, emportés par leur pure joie. Je me régalais de tout cela, et je pensais après avoir vu ça, je peux mourir avec au cœur la joie de savoir que l’humanité que j’aime est toujours en route. Et puis aussi, je me disais, je vais encore faire quelque chose de grand, je le sens, tout mon corps, tout mon esprit le préparent.
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Beauté, bonté et joie du monde, pour aujourd’hui et pour demain : « Wave of change », le film

Prenez plaisir à regarder ce petit film d’une bonne et belle aventure « à bord du désormais célèbre « Nomade des mers », un catamaran en plein tour du monde, à la découverte de l’innovation Low-tech et pionnier de l’innovation durable et solidaire ». À voir jusqu’au générique de fin, où l’on apprend comme faire de la bière au gingembre à la maison – je vais tenter !
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Et pour en savoir plus sur la low-tech, c’est ici
Il y a aussi un livre : Ma biosphère

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La misère au soleil

Aznavour chantait la misère au soleil, et il savait que ça ne la rendait pas meilleure. J’espère qu’Arte laissera longtemps sur sa chaîne youtube ce documentaire de Philippe Pujol sur le quartier de Saint-Mauront, à Marseille. On ignore trop, et pas seulement dans les quartiers pauvres, que le métier de vivre s’apprend, et qu’on doit l’enseigner. (On oublie aussi, à force de médiocrité, voire de vilenie dans les « beaux quartiers », que le métier de journaliste, entre autres, peut également être un beau métier).

Ah tu verras, tu verras… On connaît la chanson. Et cinéma du jour

Il nous faudra donc attendre encore un mois pour avoir quelques tests et quelques masques – un masque par personne, un test pour les malades, voilà tout ce qui est annoncé. Rien sur les tests sérologiques, rien sur l’ouverture d’hôtels pour l’isolation des contaminés pas ou peu symptomatiques, etc. Et d’ici là nous sommes livrés au virus sans protection, sans les élémentaires protections que tant de pays, dont de bien moins riches que le nôtre, fournissent à leur population. Depuis 2017 la société française vit un cauchemar qui vraisemblablement ne pourra pas prendre fin tant que Macron sera là, à faire n’importe quoi, à faire tourner en bourrique la population avec ses incohérences, sa perversion narcissique, et avec son inertie ahurissante maintenant face à la pandémie.

couv_cnrIl a hier soir fait allusion, sans le dire, aux « jours heureux », le programme du CNR, qu’il détruit systématiquement (cette façon d’introduire toujours dans ses discours des plagiats, signant la fabrication, la volonté de manipulation). Comment pourrait-on lui accorder crédit quand il semble songer à y revenir, alors qu’il n’évoque jamais la part des riches, de la finance ? Au printemps 2017, lors de l’élection présidentielle, ce blog ayant été en panne quelques jours, j’en avais fondé un autre que j’avais intitulé Magazine des jours heureux, par référence aussi au Conseil National de la Résistance et pour avertir du désastre auquel on pouvait s’attendre avec Macron.

Et début décembre 2018, ici, je présentais ainsi le documentaire que je repropose en cinéma du jour, Les jours heureux :  « L’histoire du Conseil National de la Résistance et de l’élaboration de son programme pour une société meilleure reste à méditer, en ces temps d’éloge présidentiel à Pétain, d’achèvement de la destruction de la République – la chose publique – et de mouvements de résistance et de révoltes qui se succèdent depuis le début du XXIe siècle sous des formes diverses, dans un long et souvent douloureux accouchement, qui finira logiquement par une nouvelle mise au monde. »

« Toute la mémoire du monde » et tout le bonheur des humains : bibliothèques

Le bonheur est dans la bibliothèque, cours-y vite, cours-y vite !

Pour commencer cette note de vidéos sur quelques bibliothèques, ce court-métrage si littéraire, voire surréaliste, d’Alain Resnais sur la BNF : Toute la mémoire du monde, qui date de 1956 (il me plaît que ce soit l’année de ma naissance), tourné juste après Nuit et brouillard. J’ai travaillé vers 1989 dans cette bibliothèque, sur le site Richelieu, avant la construction de la nouvelle BnF. J’y allais avec mon chéri, j’y ai écrit une bonne partie de mon deuxième roman, Lucie au long cours. La caméra du cinéaste se promène dans les artères de la bête comme une pensée dans un cerveau ou dans un livre. Les humains y apparaissent petits, éphémères, et au service de l’écrit, bien plus vaste et durable qu’eux : et cette humilité est toute leur grandeur.

D’autres films d’Alain Resnais sur ce blog, dont le magnifique Les statues meurent aussi : ici

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Et voici la merveilleuse aussi bibliothèque Mazarine, la plus ancienne bibliothèque publique de France, jouxtant l’Académie française, où j’allai travailler quelques années plus tard, toujours avec mon chéri, alors que nous avions maintenant deux tout-petits que nous déposions le matin à la crèche en chemin. Nous nous installions à une table près d’une fenêtre, afin de pouvoir rêver tour à tour en contemplant la Seine et en regardant les allées et venues d’un bibliothécaire dans les galeries supérieures.

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Umberto Eco se déplaçant dans sa bibliothèque personnelle. Je rêve d’avoir tous mes livres avec moi, mais j’en ai perdu beaucoup, notamment quelques belles éditions qui ont été mangées par les souris à la montagne quand je n’y étais plus. Un jour, sans doute, j’aurai de nouveau de l’espace et j’y reconstruirai un palais de livres…

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En Colombie et en Turquie, des éboueurs ont bâti des bibliothèques avec des livres récupérés dans les poubelles et en font profiter la population. Dans plusieurs pays dont en France, on trouve des micro-bibliothèques publiques dans les jardins ou autres lieux de la ville, où chacun peut déposer et prendre des livres librement. Tout est possible en matière de transmission de livres. Ici il s’agit aussi de transmission de langue, puisque les bibliothèques accueillent des migrants de toutes parts pour les aider à apprendre le français.

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Jacques Duclos raconte sa bibliothèque. J’ai beaucoup entendu parler de lui dans mon enfance, mon père l’aimait beaucoup, et ma foi c’était un homme de valeur (et originaire de mes montagnes, qui sont aussi celles de ma grand-mère paternelle, qui m’a transmis je crois quelque chose de ce pays) :

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Pour terminer, cette extraordinaire bibliothèque en Chine – non pas l’immense qui vient d’ouvrir, avec son architecture tape-à-l’œil et ses rayonnages remplis de faux livres, mais une bibliothèque aux murs de brindilles frémissantes dans la forêt, où l’on entre en franchissant une passerelle.

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Des photos de quelques-unes des bibliothèques dans lesquelles je travaille ces dernières années : ici

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