Qui a tué  Boris Nemtsov ? Le Parti (de l’Opinion)

Boris Nemtsov

(AP Photo/Pavel Golovkin)

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«  L’influence de ce vétéran de l’opposition, très présent sur les réseaux sociaux, semblait cependant diminuer au profit d’une nouvelle génération d’opposants… », dit la presse. Cependant c’est lui, Boris Nemtsov, qui a été assassiné. Pourquoi ? Parmi les hypothèses émises par le Comité d’enquête de Russie, l’un des motifs pourrait être son soutien à Charlie Hebdo, qui lui aurait valu des menaces d’islamistes. Et la jeune ukrainienne qui l’accompagnait, qu’en dit-elle ? On dirait qu’il n’y a qu’un parti dans le monde, celui de ceux qui sont tout à la fois Charlie, l’Ukraine, les États-Unis-Israël… le parti de l’Opinion, des dominants d’Occident. Les autres ne forment pas un parti, ils sont les autres, et c’est bien plus complexe. Mais pour le Parti, les autres ne sont que le fantasme qu’ils s’en font dans leur terreur.

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Des ignorants, par Héraclite (ma traduction)

« De la parole, de celle qui est toujours, les hommes s’avèrent inintelligents, avant comme après l’avoir entendue. Car de tout ce qui advient selon cette parole, ils semblent sans expérience, quand ils s’essaient tant à des dires qu’à des actes tels que moi je les explicite, distinguant chacun selon sa nature et exposant ce qu’il en est. Mais les autres hommes ignorent ce qu’ils font quand ils sont à l’état de veille, comme ils oublient tout ce qu’ils font en dormant. »
Héraclite, De la nature, I, rapporté par Sextus Empiricus (dans ma traduction)

Les verbes lanthano et epilanthano, ici respectivement employés dans les sens d’ignorer et d’oublier, pourraient se retrouver dans le mot aletheia, « vérité » : le a- privatif indiquant que l’a-letheia, la vérité, serait non-ignorance, non-oubli, dé-voilement. La parole qui est toujours est la parole vraie.

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Distinguer

La fin ne justifie jamais les moyens. Des moyens faux sont la preuve que la fin annoncée n’est pas la vraie.

Malheur aux semeurs de division, dans les couples, dans les familles, dans les peuples : en dernier ressort, c’est à eux-mêmes qu’ils font du tort.

La mort achève de séparer définitivement bourreaux et victimes. L’espérance redoute cette séparation tant que le retour des bourreaux à la vérité est encore possible. Quand il s’avère impossible, la séparation est un bienfait.

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