à Mohammed, le Prophète, que la paix et la prière soient sur lui

*

Mohammed, mon frère, je t’imagine comme Mohammed qui fut mon petit frère, un temps où j’habitai près du désert. Et oui, je le crois, ainsi étais-tu, Prophète, de peau foncée, d’allure noble, mince et souple, de visage finement taillé, harmonieux et parlant, d’yeux profonds et doucement perçants, d’élégance naturelle, humble, immémoriale. Et plus splendide à contempler encore était ton âme, secrète sans se cacher, semblable à la tache claire d’une tente à la fin de la nuit ou d’une grotte où des pêcheurs se réfugient, semblable à toute éphémère demeure et pourtant plus vaste, ramifiée, lumineuse et somptueuse à l’intérieur que les plus somptueux palais, vivante ! Et plus splendide encore était ton cœur, champ, mer et frondaison pour toute créature, battant en chœur avec la Création, à chaque instant tout à l’écoute de son Seigneur, recevant tout de Lui, l’Unique, et se redistribuant par le regard, par la parole, par la main qui donne comme si elle n’avait rien à donner. Ô Mohammed, miséricorde pour les hommes et les mondes, que la prière et la paix soient sur toi, notre bien-aimé ! Toi qui te soumis, ta vie durant, aux tressaillements immenses de la Réception, afin de nous délivrer le Message, avec le rythme et la matière de la prière qui nous rendent bienheureux en nous rendant à Dieu. Ô veuille, notre Prophète, participer à notre joie, à notre paix que nous fêtons pour toi.

*

alinareyes