Un matin la montagne s’est fendue
mille papillons blancs ont jailli de la roche
où les avait conçus le désir du Seigneur
mille papillons blancs dans l’aube blanche
ont traversé l’espace et pèlerins
sont venus à la porte de ma maison de Dieu
mille papillons blancs, prières sur la pierre
c’est le cri de mon sang
Un matin j’ai tenu
dans mes paumes les cornes d’un taureau
furieux et je l’ai libéré.
Il m’a suivie puis s’est couché
devant la porte de ma maison de Dieu.
Un matin vous verrez
les montagnes se changer en taureaux
déchaînés, se disperser comme brassées
de papillons peureux,
et vous serez heureux alors si vous avez trouvé,
monture pour le ciel, la parole née dans ma maison de Dieu.
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extrait de Voyage, écrit quand j’étais à la montagne, d’après des faits réellement survenus (papillons, taureau…)
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