au Jardin des Plantes, photo Alina Reyes
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J’ai découvert Artaud à l’âge de seize ans, il fait partie des auteurs qui courent dans mon sang, littéralement. C’est dans mon sang que je repars à sa recherche, et je ne peux chercher dans mon sang que l’essence de l’homme, l’ADN qui nous précède et que nous avons enterré sous des tonnes de graisses et de peaux. C’est dans l’arrachement à la terre que je le cherche, dans l’homme sans feu ni lieu que fut toujours Artaud, c’est dans la précarité de notre être que je le cherche, dans l’échassier en tout être qui me lit, debout sur une seule gracile jambe, en marche sur ses graciles jambes, dans mon sang qui sort de mon côté déchiré par les piques hérissées sur votre corps de non-amour, c’est par ma rectitude dressée entre terre et ciel que je cherche à vous extraire des chemins tortueux que vous avez sous terre, ô prisonniers. Sortons, régler ça dehors.
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