Et de nouveau BHL histrionne dans Le Monde, s’adressant, cheveux au vent et dépoitraillé comme une Marianne guidant le monde, au peuple ukrainien qui lui sert de repoussoir contre Poutine, lequel on le sait ne sert pas Israël et empêche qu’on ne fasse en Syrie ce qui a été fait en Lybie. Glissant au passage sa petite quenelle molle (pléonasme, faut-il le rappeler aux amateurs de ce geste) parmi les puissants de ce monde, lui n’en étant pas mais voulant tant en être, ceux qui sont aux rênes tandis que lui est, pour parler métaphoriquement, sur leur oreiller, jouant de sa séduction pour influencer les hommes de décision – sa petite quenelle, disais-je, consistant en une grosse allusion au fait qu’il sait ce que va dire Hollande à Obama sur l’Ukraine, puisque sans doute lui-même le lui a soufflé ; et terminant en souhaitant à ce peuple bienvenue en Europe, comme s’il était le maître du château.
Il me souvient de la Lybie où devant les caméras il joua des coudes à l’arrière pour être visible entre Sarkozy et Cameron, revenant après qu’on l’eut prié de se pousser, arrangeant ses lunettes noires, son col ouvert de chemise blanche et ses cheveux, toujours au vent. Toujours là pour libérer les peuples – dommage que je ne puisse l’en féliciter, chaque fois que j’ai voulu commenter un article de son site ou l’une de ses chroniques dans son hebdomadaire, j’ai été censurée, quoique je signe de mon nom et sans rien dire qui tombe sous le coup de la loi. Mais pour la liberté de parler nous sommes tous égaux, surtout certains, les détenteurs d’argent et de réseaux, toujours prompts à faire taire qui ne les sert pas et à se poser en libérateurs de qui leur sert, volontairement ou non, de brosse à se faire reluire.