Escarpins vernis
sur anciens pavés mouillés
par la pluie d’été
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En allant chercher les Présocratiques à la bibliothèque Mohammed Arkoun, rue Mouffetard, j’ai acheté des escarpins chinois à douze euros les deux paires dans une petite boutique qui va fermer et sera remplacée par un point de restauration, car, dit la vendeuse, « il n’y a plus que ça qui marche »
La librairie est en travaux mais sur un panneau promet monts et merveilles pour la rentrée. J’ai vu dans la presse que la mode continuait des livres d’ « exofiction », à savoir des romans basés sur la vie de personnages célèbres. Ah, donc la littérature dépend de la mode, comme les fringues. Cette courte vue me fait sourire comme l’affirmation dans les médias, il y a quelques jours, que certain tweet était le plus aimé de l’Histoire, avec une grande H. Oui, au cours des millions d’années de l’histoire de l’humanité, pas un tweet n’avait été autant liké !
J’ai photographié le reflet dans la librairie, et le street art sur le muret d’en face, il me semblait que l’espace vide me disait que je manquais sur les rayons. Bien sûr que non et j’ignore si la littérature manque, mais peut-être les forces de mort seraient-elles moins réveillées si les forces de vie étaient moins assoupies.
Les travaux continuent et je reviendrai, toujours dansant
cet après-midi rue Mouffetard à Paris, photos Alina Reyes
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