Dada

centre malesherbes*

Le grand gars, dans un grand éclat de rire, m’a demandé, avec son accent africain : « Dada ? c’est quoi, ça, Dada ? » Je le lui ai dit, et il a ri encore. Dada avant/ après Dada, c’était le titre de la journée d’études où j’allais, au centre Malesherbes, et lui, gardien à l’entrée de ce centre universitaire, était chargé de vérifier que mon nom était bien sur la liste. Son humour, sa joie très manifeste made my day dada.

Il fut question notamment de Raoul Hausmann. Pendant les très savantes communications d’éminents spécialistes, j’ai pris des notes, j’ai regardé la pluie par la fenêtre, et j’ai aussi dessiné dans mon carnet, ceci :

dada

Il n’y aura pas de bonne révolution sans art ni sans littérature. Songeai-je. (Or pour l’instant il n’y en a pas)

Le soir venu, à la sortie, avant de reprendre le métro, j’ai photographié Alexandre Dumas avec son masque antipollution sur le nez.

alexandre dumasaujourd’hui à Paris 17e, photos Alina Reyes

*

Mon blaze, des graffs et un atelier d’écriture à Tolbiac occupée

Après avoir regardé une excellente série documentaire de dix petites épisodes sur l’histoire du graffiti, j’ai eu envie de créer mon blaze avec mes initiales, et j’ai dessiné ceci :

mon blaze

Puis je suis partie à Tolbiac, animer un atelier d’écriture dans l’université occupée. Pendant que les étudiants écrivaient, j’ai dessiné une variante de mon blaze dans mon carnet :

mon blaze,

Il y avait des dizaines d’étudiants dans l’amphi d’à côté, pour une rencontre avec les cheminots et les postiers grévistes. Pendant ce temps, nous nous sommes retrouvés à sept, cinq garçons (dont un passant) et deux filles dont moi, pour un atelier tranquille et calme d’écriture à partir de ce début de citation que je leur avais donné : « Enfin la terre s’ouvrit et ». Ensuite ils et elle ont lu leurs textes, c’était beau, très beau par moments. Parlant de mines, de cendres, d’histoire engloutie, de sectes suicidaires, de déplacements humains… « du gouffre hurlant s’échappait la lumière chaude de la vie ». Je leur ai donné la citation entière : « Enfin la terre s’ouvrit et Gérard de Nerval apparut », et son auteur : Antonin Artaud. Nous avons parlé un moment des textes qui venaient d’être écrits, puis de Nerval et d’Artaud, et aussi de notre situation ici, sous terre, dans cet amphi de cette fac construite toute en niveaux serpentants et différents pour éviter les rassemblements d’étudiants, et aussi du printemps où la verdure sort de la terre.

tolbiac

Je suis repartie, passant entre de petits ateliers installés dehors, barbouillage d’affiches publicitaires et découpe de bois, comme à l’arrivée et comme tout le monde j’ai grimpé par-dessus la clôture et j’ai marché dans les rues, photographiant au passage les graffs et aussi quelques œuvres de street art (pas les grandes fresques du 13e que j’ai déjà photographiées, mais de petites œuvres nouvelles). Voici d’abord les graffs :

graff

graff 2

graff 3

graff 4

graff 5

graff 6

graff 7

Et voici d’autres œuvres de street art et des images de la ville :

street art 2

street art 3

street art 4

street art 5

du bout des doigts

street art 6

street art

street invader

*

Il faisait très doux, enfin le printemps, que berçait une petite pluie fine. Les prunus en fleur embaumaient dans certaines rues, et des enfants jouaient.

prunus en fleur

enfantsaujourd’hui à Paris 13e, photos Alina Reyes

*

Montagnes et chat perché

chat perchéAu quatrième étage, un chat se repose, se déplace, bouge, s’étire sur la barre de trois centimètres de large

chat quatrieme etage*

Vers le quartier chinois, j’ai pris des journaux chinois gratuits dans la rue, j’y ai découpé une montagne en noir et blanc avec ses écritures, j’ai souligné ses traits et je l’ai coloriée pour l’insérer dans le classeur de ma thèse en couleurs

montagneavec ses deux tout petits personnages tout en bas

vignette*

Aux morts et aux vivants pour la liberté

passage piétonsEn chemin pour Tolbiac, où je voulais voir l’université occupée

antennes policej’ai vu comme toujours quand on marche dans Paris les plaques ici et là dans les rues commémorant les résistants fusillés là, contre les murs, et d’autres plaques commémoratives des luttes toujours renouvelées pour conserver ou reprendre le chemin de la liberté

aux republicainsavec des gens qui ont donné leur vie comme aujourd’hui d’autres la donnent, en mourant ou en vivant

boite à lettres

vélo

morts pour la france

refletj’ai photographié l’université de l’extérieur, mais j’y reviendrai bientôt, à l’intérieur

fac tolbiac,

fac tolbiac

tolbiac occupée

tolbiac en greveà suivre, donc

cerisier en fleurcet après-midi à Paris 13e, photos Alina Reyes

*