Triste spectacle que celui du combat de coqs de ces jeunes bourgeois de longue ou fraîche date, élevés dans de bonnes institutions, nourris à la compétition, et destinés à se disputer – à quel vil prix – les places dans ces mêmes ou d’autres bonnes institutions comme dans les médias. Si vieux moulins à vent que tous ces serviteurs involontaires d’un système que souvent, ils prétendent combattre. Le plus étrange est la vision de l’aliénation inconsciente de ces hommes à compromissions. Ceux qui croient qu’ils ne sont pas rien.
Qu’ils considèrent l’existence aliénée qu’ont vécue leurs aînés, vieux cons manipulateurs aux masques si collés que les arracher ne révèle plus leur visage, seulement la laideur de leur monde. Veulent-ils vraiment devenir de ces marionnettes à l’intellect si limité par leur condition qu’elles ne peuvent savoir, donc ne peuvent comprendre, ni vivre, ce qu’est et vit un être libre ?
La servitude involontaire transcende les classes sociales, on la trouve aux derniers comme aux premiers barreaux de l’échelle. Tout être libre admet délibérément une part de servitude volontaire dans son existence. Mais c’est de leur servitude involontaire que vient l’aliénation irréductible de l’homme et de la femme. De leur soumission à leurs mauvaises passions, à leurs jalousies, à leurs envies, à leurs paresses, à leurs veuleries, à leurs hontes, à leurs laideurs, à leurs appétits pour ce qui brille et à leurs haines de la liberté. Ceux qui sont quelque chose sont les mêmes que ceux qui aiment ceux qui sont quelque chose. Des idolâtres. Enchaînés.
Hier à la médiathèque du jardin des Plantes, photo Alina Reyes
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