Demain 2014

1

L’arbre de vie dans la forêt la nuit, acrylique sur bois (Isorel) 18×30 cm

*

Et malgré tout ce que m’ont fait subir un tas d’imbéciles, je suis et je serai toujours la même, la même que celle que j’étais aussi loin que je m’en souvienne, à l’âge de quatre ans, à l’âge de sept ans, à l’âge de quatorze ans, à l’âge de dix-sept ans, à l’âge de trente ans, de quarante-quatre ans, de cinquante-cinq ans. Et ainsi en est-il de chacun de vous. Certes il est possible de tuer un être humain, à force de lui faire du mal, mais pas de le changer, ni de le détruire. C’est-à-dire que même une fois mort, il est toujours ce qu’il fut toujours.

Alors qu’est-ce que l’appel à la conversion, au changement ? Un appel à vivre. Non pas à changer d’être, mais à changer de milieu. À quitter le milieu de la mort pour le milieu de la vie. À se laisser arracher à la mort par la vie. Qu’est-ce que le milieu de la mort ? Le mensonge. Qu’est-ce que le milieu de la vie ? La vérité.

Chaque homme sait très bien, au fond, s’il vit dans le mensonge ou dans la vérité. Souvent il ne le sait que très au fond, là où c’est sombre d’être si au fond, là où il ne regarde jamais. Mais s’il va y voir, il saura.

Chaque homme sait très bien, aussi, que le mensonge le perd, et que la vérité le sauve, même si elle semble moins facile, plus risquée, presque impossible parfois. Mais comme c’est le métier du skieur d’affronter la pente, c’est le métier de l’homme d’affronter la vérité. C’est alors, quand il s’y lance, qu’il peut commencer à connaître la délivrance qu’elle donne, et puis la grâce, et l’assurance de l’éternité. C’est alors qu’il peut savoir ce que c’est de marcher sur les eaux. De voler mieux qu’un oiseau. D’habiter partout. D’être pour toujours, au-delà du temps.

Logique

Ceux qui sèment la trahison et la zizanie se conduisent en ordures, jetées dans une maison pour la contaminer.

Ceux qui s’emploient à circonscrire et paralyser un autrui pour tenter de prendre empire sur lui se conduisent en pourritures, avides de dévorer le vivant.

Ceux qui s’obstinent à se conduire en ordures et en pourritures pourrissent et perdent leur âme.

Dieu n’aime pas voir partir les âmes au rebut, c’est pourquoi il s’en soucie. Dieu ne veut pas laisser le mal pourrir l’âme de sa création, c’est pourquoi aussi il rejette ce qui l’abîmerait.

Animaux de Noël

Il me vient à l’esprit que si Matthieu a dit, étrangement, que Jésus, pour entrer à Jérusalem, a monté une ânesse et son ânon, c’est peut-être parce que ce dernier était dans le ventre de sa mère. L’ânon est, dit Jésus, avec elle : le mot grec meta peut aussi se traduire par après. Après elle. D’une certaine façon, Noël promet de venir après Pâques, porté par l’animal.