BHL au langage toujours fleuri déclarait il y a quelques années que Battisti était « un ami » qui était « mis en cause par les chiens ». Une sorte de Botul ? « Alors, ajoutait-il, je prends la parole ». Il y aurait de quoi rire, si l’on ne savait que lorsqu’il prend la parole c’est trop souvent au mépris de la vie des innocents. En 2009, il écrivait une lettre publique échevelée au président Lula pour lui demander de ne pas rendre Battisti à l’Italie qui le demandait, arguant qu’il ne le croyait pas coupable et plaidant l’erreur de jeunesse (comme, obscènement, il plaida l’erreur de jeunesse pour Polanski qui viola à 43 ans une fillette de 13 ans).
Errare humanum est, comme disent les Romains. Et comme me le dit mon fils aîné alors qu’il était un jeune enfant, « je trouve que le plus beau droit de l’homme, c’est celui de se tromper ». Ou encore, comme le dit Tolkien, not all those who wander are lost. Errer, se tromper parfois, c’est le mouvement même de la vie. C’est par l’errance et l’erreur que la vie et que l’humanité avancent. À condition que le fait de se tromper soit l’occasion d’en tirer des leçons et de se corriger – et ne devienne pas systématique. Perseverare diabolicum, poursuit la locution latine. Ceux qui errent ne sont pas tous perdus, mais ceux qui persévèrent dans l’erreur ont donné leur âme au diable.
Cesare Battisti, assassin de quatre enfants du peuple, a été défendu pendant de longues années, et jusqu’à ces jours derniers, par des enfants de bourgeois (qui ne l’auraient pas trouvé si séduisant s’il avait assassiné quelque capitaine d’industrie). Aujourd’hui il reconnaît ses crimes et ajoute qu’il s’est, tout ce temps, bien joué de ses défenseurs. Ces derniers présenteront-ils des excuses, ne serait-ce que par égard aux familles des victimes ? Fred Vargas continue à clamer qu’elle le croit innocent, BHL est injoignable, Sollers se tait, ses autres soutiens de la gauche caviar ou de la gauche idéologisée, aveuglée, aussi. (Personnellement, pendant quelques années, j’ai vu passer comme bien d’autres pétitions ou appels à le soutenir, et je m’en suis toujours abstenue, ne croyant pas à ce qu’il était de bon ton de croire, ne mésestimant pas les Italiens, et estimant que chacun devait rendre compte de ses actes devant la justice, ne serait-ce que pour que vérité et justice puissent être faites pour les victimes).
Tout le monde a le droit de se tromper et ceux qui se trompent tout le temps pourraient être à plaindre si, de fait, ils ne se trompaient systématiquement que parce que leur existence et leur pensée sont bâties sur un système trompeur, un système qui consiste à tromper les autres et à leur assener leurs fausses vérités à travers les médias que, par leur tromperie permanente, ils ont réussi à séduire – d’autant plus facilement que les médias sont du même monde et défendent les mêmes intérêts qu’eux. Avec un cynisme qui leur fait défendre sans sourciller des assassins, à petite ou à grande échelle.
À l’heure où BHL est en train de faire le tour d’Europe avec sa pièce propagandiste, réaffirmant son soutien à Valls à Barcelone et partout insultant les Gilets jaunes et le peuple de France tabassé et mutilé par Macron, où il déclare à un journal belge qu’il faut cesser de comptabiliser, lors des élections, les voix données aux « populistes », à l’heure où lui et tant de ses acolytes « intellectuels » manœuvrent ouvertement ou discrètement pour maintenir le régime macroniste de plus en plus autoritaire et liberticide ; bref, à l’heure où les soutiens de l’assassin Battisti sont trop souvent les mêmes que ceux de l’autocrate Macron, l’aveu cinglant du terroriste italien apparaît comme son seul bon attentat. Sans violence physique contre le peuple, il a porté un coup mortel à une masse d’idéologues aveugles et d’imbéciles bourgeois, manipulateurs qu’il a manipulés les doigts dans le nez – révélant leur fond de bêtise et d’adorateurs du crime.
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