Bernard-Henri Lévy, serpent d’airain à l’ancienne

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Moïse et le serpent d’airain, par Sébastien Bourdon, 1653

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« Il faut quitter Sotchi », clame Bernard-Henri Lévy. Le choix de quitter Sotchi est défendable, mais pas par lui. Qu’il commence par dire « il faut qu’Israël quitte la Palestine », s’il veut que sa parole ait quelque crédibilité. La vérité est non pas qu’il aime le peuple ukrainien, ou le peuple lybien, ou le peuple syrien, mais qu’il déteste Poutine et tous ceux qui ne servent pas Israël.

La Bible rapporte l’histoire du serpent d’airain que Moïse éleva sur un piquet au désert afin que son peuple, en le regardant, puisse guérir des morsures des serpents. Jean compara Jésus élevé sur la croix au serpent d’airain élevé par Moïse : regarder le Christ crucifié devrait suffire à guérir les hommes de leur mauvaiseté. Il faut croire que bien peu le regardent vraiment. Il est peut-être plus accessible de commencer à guérir selon l’ancienne méthode, celle de l’Ancien Testament : en élevant quelqu’un qui ait une figure de serpent : s’il est trop difficile d’ouvrir les yeux sur le vrai (Jésus), qu’au moins on commence par les ouvrir en voyant le faux pour ce qu’il est, du faux. BHL, comme archétype de la parole séductrice, calculatrice, manipulatrice (ce qui fait aussi le caractère du serpent dans la Bible), peut être élevé comme le serpent d’airain afin de prévenir et vacciner le peuple contre tous les serpents dont il est emblématique.

Ukraine et extrême-droite

« Svoboda, qui draine beaucoup de jeunes parmi ses militants, a probablement de l’avenir », écrivait en 2012 Le Figaro. Svoboda est le parti national-socialiste d’Ukraine, qui notamment commémore chaque année la création de la Waffen SS, et dont sont issues les Femen. Svoboda fait partie des activistes très présents aujourd’hui dans les manifestations. L’Europe et les États-Unis soutiennent les manifestants, parfois même avec de l’argent d’après l’économiste et journaliste paléoconservateur américain Paul Craig. Si Edward Snowden est malvenu en France au point qu’on fit injure au président bolivien en détournant son avion de l’espace aérien français, de peur qu’il ne le transporte, les Femen y sont réfugiées et y ont bénéficié jusqu’à présent d’une impunité presque aussi remarquable que la propagande organisée autour de ces femmes employées comme les Pussy Riot dans un jeu géopolitique qui comprend le rapprochement des forces occidentales contre la Russie et les forces du Moyen Orient non affiliées à l’Occident et à son avant-poste sur place, Israël.

Comme le dit un membre du Syndicat des Travailleurs autonomes de Kiev, « la meilleure forme de soutien de l’étranger serait de faire des efforts pour faire reculer le gouvernement ukrainien, mais sans faire preuve de solidarité avec l’extrême-droite. »