Quel rêve puissant j’ai fait ! Tour à tour dans la montagne la nuit sous la pluie, chez moi là-haut la montagne avec sa terre sa roche sa forêt son ciel comme mon propre corps, et de grands camions clairs dans le chemin portant leur cargaison inconnue dans des maisons, et aussi à l’aube dans le désert splendide trouvant les cailloux laissés au sol par un camp de pèlerins voyageurs réunis un peu plus loin très nombreux pour prier, désert se couvrant ensuite de végétation, un fleuve puissant passant au milieu, des chevaux courant dans l’eau et marchant à leur suite dans le courant, de l’eau jusqu’à la ceinture, un jeune couple, homme et femme avec leur bébé, puis me voici dans une maison en roseaux pleine de pièces et de vie, où habitent des jazzmen d’Afrique – je suis eux, et de nouveau chez moi là-haut à la montagne et partout…
vérité
La paix sera la vérité
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Hier vendredi j’ai vu en rêve toute une foule qui fuyait, de l’eau jusqu’aux genoux et qui montait plus haut encore.
De jour bien éveillée j’annonce toujours des choses vraies, mais personne ne veut y croire, malgré les nombreux faits et signes réalisés.
Du fait d’avoir grandi dans une famille communiste, j’ai depuis l’enfance une conscience politique vive, mais je n’ai jamais soutenu aucun totalitarisme, ni de droite ni de gauche. Ceux qui l’ont fait, fût-ce passagèrement, ou ceux qui se sont tus devant les exactions de sales types comme Mao ou Videla devraient, comme le dit Shlomo Sand des intellectuels qui furent maoïstes, essayer de comprendre pourquoi ils se sont identifiés au totalitarisme – car, comme il le dit aussi, en vérité, au fond, ce sont toujours les mêmes. Les faibles, les lâches, ceux qui ont besoin pour survivre de faire partie des forts, d’être forts avec les faibles et faibles avec les forts.
La guerre d’occupation d’Israël réveille l’esprit collabo de beaucoup de Français. La manifestation pour Gaza de cet après-midi a été scandaleusement interdite. On manifesta bien lors de la guerre en Bosnie, pourquoi n’aurait-on le droit de manifester, comme les peuples le font un peu partout dans le monde, pour la Palestine ? Les pratiques coloniales françaises en Algérie ont servi de modèle à bien d’autres États, d’Israël à l’Argentine, pays par ailleurs hôte de nazis. Les esprits contaminés forment réseau sur le monde.
Israël tombera, la Palestine vivra, pour tous ses habitants actuels et futurs, ou ce qu’il en restera. Comment doit-on appeler ceux qui se disent résistants et collaborent avec les collabos ? Je ne m’appelle pas comme eux. La paix veut la vérité, pas le mensonge. Le mensonge tue. Ceux qui veulent la paix doivent d’abord reconnaître et recevoir la vérité.
Israël se fonde sur un fantasme issu d’une lecture littérale de la Bible. Il ferait mieux de se fonder sur une lecture par le cœur et l’esprit de ce même livre qui lui dit : « Tu ne tueras pas » et « Tu ne voleras pas », « Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain » (Exode 20 : 13, 15 et 17). Le fond du problème est là : Israël vole ce qui ne lui appartient pas, et tue pour le garder et continuer à voler.
C’est au pied de la Croix qu’on voit les chrétiens. En Palestine aujourd’hui comme hier, ils n’y sont pas, sauf quelques femmes et Jean qui allait ensuite écrire l’Apocalypse. Les autres détournent le regard, se retranchent prudemment dans leur quant-à soi, formulent des incantations pour la paix tout en refusant de regarder la Vérité en face. N’ayant même pas la présence d’esprit de se lamenter devant le mur de leur honneur perdu.
Dans l’Évangile de Marc (16, 7), un ange dit aux femmes qui ne trouvent pas Jésus au tombeau : « il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez ». Comme Jésus, la Palestine est martyr, mais comme lui elle reviendra, ressuscitée.
Socrate avec moi
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J’ai ouvert mon école sur Internet, avec ce site (Journal et ebooks) et mes différentes pages Facebook, comme Socrate avait ouvert la sienne dans les rues d’Athènes. Loin de moi l’idée de déprécier ce média, comme le font beaucoup, notamment parmi les intellectuels. Internet est l’agora mondiale de notre temps.
Ayant prononcé la shahada, la profession de foi musulmane, parce que je suis effectivement entièrement soumise à Dieu, c’est-à-dire à la Vérité, je n’ai renoncé en rien aux acquis du christianisme et du judaïsme, que l’islam assume. Je n’ai renoncé en rien à trouver et reconnaître la Vérité partout ailleurs où elle se fait également jour. Et logiquement, je veux pouvoir prier aussi bien à l’église qu’à la mosquée, ou en n’importe quel temple ou lieu où je pourrai rendre louange à Dieu. Et ce que je veux, c’est initier la formation d’une humanité apte à comprendre les diverses religions et traditions, à les voir de très haut, et à prier en tout lieu.
Mes détracteurs m’accuseront de syncrétisme, mais il n’y a pas de syncrétisme dans ma méthode, qui est au contraire une méthode de discernement et de distinction, conditions indispensables au dialogue intérieur entre les différentes spiritualités, et à leurs retrouvailles éclairées à mesure que leurs chemins s’avancent vers le point unique où elles se rejoignent, en nous et au ciel. Mes détracteurs m’accuseront peut-être aussi de faire des religions des temples de la consommation religieuse, où se rendre comme en autant de supermarchés de la spiritualité. Or ma démarche est l’exact contrepoint aux méfaits à la fois spirituels, politiques et sociaux du libéralisme comme de tous autres systèmes idéologiques. Comme Socrate, je ne quitterai pas ce monde sans avoir rappelé que nous, humains, devons un coq au ciel, celui de notre réveil.
Sosies
photo Alina Reyes
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D’abord j’ai vu l’ancien grand rabbin Joseph Sitruk, que j’étais un jour allée écouter parler, assis sur le trottoir devant la boulangerie, un accordéon posé à côté de lui, en train de faire la manche. Mince alors, que fait-il là ? ai-je pensé, en le regardant attentivement – sur quoi, il m’a adressé la parole, pour me demander une pièce. J’ai bien dû me rendre à la raison, malgré la silhouette, malgré la barbe, malgré le visage, malgré le maintien, malgré le chapeau, malgré le costume similaires, ce ne pouvait être qu’un autre.
Puis voici que, marchant sur l’avenue, je vois droit devant moi le visage du fameux écrivain Jim Harrison s’afficher sur un panneau de la ville de Paris. Le temps que j’arrive près du panneau, l’affichage a tourné plusieurs fois, mais chaque fois j’ai vu réapparaître le vieux Jim, un petit peu retouché pour être moins abîmé, m’a-t-il semblé. Quand je suis arrivée juste sous le panneau, je me suis arrêtée le temps que revienne son tour dans le roulement. C’est alors que j’ai dû bien admettre qu’il s’agissait en fait d’un autre, puisque ce visage illustrait une campagne municipale pour les droits des SDF.
Si ce n’est nous-même, notre autre en nous est bien peu de chose.
Taureaux
Rêvé de taureaux. L’un, jeune et sans cornes, dans son caprice de jeunesse me poussait du front dans notre forêt, et cela ne m’inquiétait guère quoiqu’il fût déjà extrêmement costaud, simplement je me mettais sur le rocher qui le surplombait. L’autre était chez moi, à l’intérieur, au plus intime, un énorme et très puissant taureau au pelage fauve et aux grandes cornes, tout en muscles et paisible.
Levons la tente
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J’ai essayé pendant des années d’apporter aux catholiques une voix et une voie de renouvellement. Ils en voulaient, mais à condition que je me soumette au clergé. C’était absolument impossible. Je le leur ai répété, ils ont continué à croire qu’avec tous leurs moyens de pression et de manipulation, ils finiraient par me faire céder. Cette croyance absurde était bien l’un des signes de ce que je voyais chez eux, à savoir qu’ils ne connaissent pas Dieu. Le catholicisme a perdu complètement la voie de Dieu. Pour certains elle s’est réduite à un humanisme, pour d’autres à un bazar idolâtrique et superstitieux. Et Rome ne fait que pousser en ce sens, avec la canonisation hâtive de papes comme renforcement du pouvoir du clergé -combien ne prient plus Dieu mais Jean-Paul II ! J’ai fait tout ce que j’ai pu pour leur rendre le sens de Dieu, mais tout ce qu’ils voulaient c’était faire de moi un instrument pour renforcer leur emprise défaillante sur le monde. Et cela avec leurs moyens habituels : le mensonge, l’hypocrisie, les manœuvres souterraines qui furent toujours la marque de l’Église mais prennent aujourd’hui une ampleur inédite, de par les moyens de communication exploités pour la propagande. Comme dans les autres secteurs de l’industrie et de la politique, tout tient sur la publicité, la parole illusionniste.
Je suis du Christ selon l’Évangile, et il est aujourd’hui impossible d’être, en même temps, du Christ selon l’Église. Dieu ne se trouve plus dans cette institution. Je suis entièrement soumise à Dieu, c’est le sens du mot musulman, je suis en ce sens musulmane. Le Prophète Mohammed, alayhi salat wa salam, a rencontré Jésus dans son voyage nocturne ; il lui a alors demandé de diriger la prière, mais Jésus a préféré que Mohammed le fasse, et il l’a faite avec lui. Cela se passait en avant de nous, vers la fin des temps. Et moi qui suis du Christ, Dieu m’a conduite à prier avec les musulmans. Je continue à être là (notamment ici) pour eux, pour les chrétiens et pour tous ceux qui veulent continuer à marcher sur la Voie de vérité. Comme Abraham, nous irons, et notre descendance aussi, où elle, où Dieu, nous conduira.
Colons avides, indignes, et leurs victimes proches de Dieu
D’après mon expérience de chrétienne, donc identifiée au Christ, voilà ce qu’il en est : les chefs religieux chrétiens et leurs acolytes des pouvoirs temporels essaient de dominer, manipuler, exploiter, tromper et coloniser (notamment en entrant chez lui par espionnage), Jésus ; le peuple musulman écoute sincèrement Jésus, qu’il soit en accord avec lui ou non, et le plus souvent, l’aime. D’un côté le Sanhédrin allié à Hérode ; de l’autre les pauvres et les victimes, proches de Dieu, du cantique des Béatitudes.
Cela correspond à la réalité politique du monde. Des colonisateurs ou néo-colonisateurs et des colonisés ou néo-colonisés. L’esprit colon, qui avance masqué en faisant passer le mal pour le bien, partout où il s’avance sème le mensonge, le mépris, la désunion et la mort. L’avenir appartient aux opprimés, qui toujours finissent par renverser leurs oppresseurs. Mais plus profondément, c’est le présent lui-même qui est à eux. Car de leur côté est la vie, le cœur, la sincérité, la vérité, la liberté vraie, qui se trouve dans le fait de ne pas chercher à prendre la liberté d’autrui. À eux le Royaume.
Nous vivons un temps messianique. Le Coran parle des « gens du Livre », les gens des trois religions monothéistes, qui attendent son avènement. Il est temps de rétrécir et élargir à la fois ce concept aux gens des Béatitudes, à tous les pauvres de cœur sur terre. À eux la Promesse.