Traduire, converser, féconder

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une petite reproduction de l’une de mes peintures qui s’était détrempée dans mon sac l’autre jour quand j’ai marché longtemps sous la pluie – j’ai ajouté du feutre autour, sur la carte gondolée et marquée par l’eau

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M’étant soudain inscrite au concours externe de l’agrégation de Lettres modernes, j’ai passé mon week-end à tester mes compétences en faisant des versions grecques, latines, anglaise, données à ce concours les précédentes années. En anglais ça va mais en langues anciennes, comme ces derniers temps je traduisais en m’aidant de diverses traductions antérieures, j’ai négligé de réviser la grammaire : une fois seule devant le texte originel, elle me manque sérieusement, je vais devoir m’y remettre, quand j’aurai déterminé si je suis meilleure en grec ou en latin, quoique je préfère le grec. Il faudra aussi que je me remette à la grammaire en ancien français et en français, ce n’est pas un petit morceau. Puis lire les œuvres au programme (déjà lues pour la plupart, mais il y a si longtemps), et bref, préparer ce qui est à préparer. Je m’y prends bien tard et je ne serai sûrement pas bien prête, voire pas du tout, d’autant que je n’ai surtout pas l’intention de sacrifier le travail de ma thèse. Mais bon, cela peut se tenter. J’aime les défis intellectuels, et surtout c’est une façon de revitaliser l’écriture en obligeant la pensée à opérer un déplacement, à ne plus se reposer sur son fonctionnement habituel, à aller à la rencontre d’autres modes de pensée pas seulement en se contentant de les regarder (de lire des livres), de converser avec eux sans se mélanger mais au contraire en allant au contact, comme je l’ai fait précédemment avec la théologie, en les accueillant, en les pénétrant et en les fécondant, comme il est bon et humain de le faire, afin de faire progresser l’humanité, comme nous l’avons fait depuis notre plus haute préhistoire, quand le monde était peuplé de plusieurs espèces d’humains et que nous avons copulé avec eux, enrichissant notre génome d’une part du leur et permettant ainsi à notre espèce d’évoluer. Aujourd’hui nous sommes la seule espèce humaine sur cette planète et pour continuer l’aventure nous devons continuer à évoluer, par la pensée, par la rencontre des diverses pensées.

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alinareyes