Je suis un bateau qui s’éloigne
je marche avec les blancs nuages
et je mange en chemin du blanc
Entre le ciel et l’eau mes jambes
découpent dans le bleu la voile nul-ne-la-voit
La côte derrière moi s’est effacée de l’horizon
j’entends à peine encore la rumeur
sourde des morts qui s’y démènent
Traversant le zénith une mouette un instant
se transforme en corbeau et la mémoire
des cimetières me revient.
Je sais, moi l’exilée, ce qui arrive
à ceux qui se laissent aborder par la ruse
et je prie Dieu qu’il veuille bien
dans la vieille cité reconnaître les siens.
Les miens prennent le soleil sur mon pont.