Je poursuis la lecture de Quarante Hadîths authentiques de Ramadân, choisis et commentés par le Dr Al Ajamî. J’en retiens ici les phrases qui concluent la première décade et pour la deuxième décade, quelques hadîths, paroles ou actes du Prophète, qui montrent sa grande intelligence et souplesse spirituelle, ainsi que leurs commentaires éclairés.
« L’excès de bénédiction de Ramadân ouvre grandes les portes du cœur. Il y est plus aisé, et plus recommandé encore, de partager notre quête spirituelle avec tous les croyants et toutes les âmes. Ne sera jamais aussi proche de Dieu que celui dont le cœur et l’esprit sont proches des hommes. »
Hadîths :
Que celui qui a mangé ou bu par inadvertance continue son jeûne, car c’est Dieu qui l’a nourri et abreuvé.
« Puis-je jeûner en voyage ? » Il répondit : « Si tu le souhaites jeûne, et si tu le souhaites romps le jeûne. » [sachant que le Coran dit : « Quant à celui qui est malade ou en voyage, qu’il jeûne en d’autres jours. »]
[transmis par Aïcha] Le messager de Dieu m’embrassait alors qu’il jeûnait. Mais lequel d’entre vous saurait se maîtriser comme lui.
« Le véritable jeûneur, commente le Dr, est celui qui a totalement abandonné sa propre volonté à Dieu et le diable ne peut s’immiscer en son jeûne, seul Dieu le peut. Ainsi ces mots, « c’est Dieu qui l’a nourri et abreuvé » désignent-ils par une expression paradoxale, les marques d’une manifestation de la Miséricorde divine, la possibilité de recevoir une manne spirituelle. »
Et à propos du dernier hadîth proposé pour cette décade, le Dr remarque : « Nous retiendrons l’extraordinaire démonstration de l’esprit de miséricorde et de générosité du Prophète. Intelligence de la situation à mille lieues du juridisme. » Voici ce hadîth :
« Un homme vint trouver le Prophète et lui dit :
« Je suis perdu ! » « Qu’as-tu fait ? » lui demanda-t-il.
Il répondit : « Je me suis uni à mon épouse pendant Ramadân. » Il lui dit alors : « Peux-tu affranchir un esclave ? » « Non », répondit-il. « Peux-tu jeûner deux mois consécutifs ? » « Non », persista-t-il. « Peux-tu nourrir soixante pauvres ? » « Non ». « Assieds-toi ! » Ce qu’il fit.
Puis le Prophète fit apporter une grande corbeille de dattes et déclara : « Prends ceci et distribue-le en aumône. » Il objecta : « À plus pauvre que moi ! »
Le Prophète rit aux éclats et dit alors : « Nourris-en donc ta famille. »
Nous lirons la troisième décade en son temps. D’ici là, comme dit le muezzin, accourez à la joie !
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