« la trouille, le gniouf ! leur hantise !… Mauriac, Achille, Gœbbels, Tartre !… ça que vous les voyez si nerveux, si alcooliques, d’un cocktail l’autre, d’une confession l’autre, d’un train l’autre, d’un mensonge l’autre ! » Louis-Ferdinand Céline, D’un château l’autre
L’Occident a une peur bleue de l’islam. Mais ce n’est pas la faute de l’islam si les églises se vident tandis que les mosquées poussent. Au lieu de montrer la grosse paille dans l’oeil du voisin, considérons la poutre dans le nôtre, qui nous aveugle.
Les imbéciles qui ont lancé une fatwa sur Rushdie lui ont permis de devenir célèbre et d’avoir toutes les faveurs de l’Occident, qui s’y prend plus discrètement et bien plus efficacement pour empêcher de parler les porteurs d’une parole dérangeante. Reconnaissons que nous, « démocrates », sommes en fait beaucoup plus fort en coups tordus et coercition. Les pays arabes l’ont appris à leurs dépens depuis assez longtemps.
Mais ils sont jeunes, et nous sommes vieux. Ils ont la vie devant eux, et nous pouvons la trouver avec eux, si seulement nous voulons bien nous défaire de ce regard épouvanté que nous posons sur eux.
« L’antisémitisme est un terrible fléau et sa résurgence ne peut pas être dissimulée » dit-il. Le Coran est sémite et l’antisémitisme frappe ses lecteurs comme ceux de la Torah. Mais Valls et compagnie sont aussi ignorants de l’esprit et du coeur que ceux dont ils dénoncent l’obscurantisme – quand ils ne le font pas à tort. »
Si toute religion a sa part d’intégrisme, a ajouté M. Valls, c’est aujourd’hui dans l’islam que cette part suscite la crainte. » J’entends bien, mais ce qui est plus inquiétant en vérité, c’est cette crainte dont parle M. Valls, cette peur massive, obsessionnelle, qui gagne l’Occident. De quoi a-t-il vraiment peur ? De l’islam ? Pourquoi ? Parce qu’il représente un monde en devenir ? Alors que le soleil est en train de décliner à l’Ouest ? Comment se fait-il que des hommes de culture chrétienne n’aient pas encore appris qu’il ne faut pas s’accrocher au « vieil homme » ? Le soleil se couche, la nuit passe, le soleil se lève, c’est ainsi.
Dans l’expression « le vieil homme », il faut entendre son sens biblique : l’homme enfermé dans le système de son monde. Qui prèfère sacrifier les générations suivantes plutôt que l’animal en lui, centré sur lui-même. L’homme des temps modernes, quoi.
Le père de Salman Rushdie rêvait, paraît-il, de « remettre en ordre les sourates du Coran ». Et pourquoi pas de remettre en ordre les étoiles dans le ciel ?
Voilà ce qu’est l’antisémitisme : la peur du Verbe, de la liberté du Verbe, et le désir de le contrôler. Exactement comme l’Occidental s’acharne à vouloir contrôler le vivant, le trafiquer, l’exploiter, et pour finir le polluer et le détruire.
L’expression « faux-cul » est parfaite. Le mien est vrai, comme celui de tous les prophètes, du plus petit au plus grand. C’est pourquoi les faux-culs, tout en se flattant leur faux les uns les autres, sont si obsédés par le vrai des vrais.
Le hijeb d’accord, mais à part pour les Targuis, exposés aux tempêtes de sable, porter un voile intégral ne me semble pas faire preuve d’ouverture envers ses semblables. Pourquoi Dieu nous a-t-il fait un visage, si ce n’est pour que nous puissions nous reconnaître les uns les autres comme des frères humains ?
Le paternalisme se porte bien, tant chez les colons que chez les abuseurs en tous genres, les pédophiles et leurs amis très compréhensifs. Tous ces gens grincent des dents quand ils entendent dire Dieu, et l’on entend crisser le verre du miroir qu’ils ont jeté.
Leurs guerres de connards, je les prends sur moi, ça les rapproche.
Traîtres à leur peuple et lâches, ceux qui l’appellent à laisser faire et grandir l’injure, l’injustice et la haine. Quel discours stupide, que celui qui consiste à répéter que tous les prophètes ont été insultés et n’ont pas pour autant réagi, considérant cela comme faisant partie de leur épreuve. Quel discours mensonger et trompeur. Qu’ont fait tous les prophètes, que n’ont-ils obstinément cessé de faire, face au mal, face au mensonge ? Sinon de le dénoncer avec puissance, de le combattre par leur parole et par l’exemple de leur vie mise au service de leur peuple ?
Cessez de trafiquer la vérité tout en prêchant le « travail sur soi », comme disent les magazines féminins et autres machins. Dieu, en tous Ses Noms et Attributs, doit être affirmé sans cesse, avec intelligence, amour et raison, y compris face aux mécréants, aux dénégateurs de Ce qui est Tout-Miséricorde et Souverain – ce que fait le Coran. Quant à l’insulte faite au Prophète et à ses amis, voici l’une des façons légitimes d’y répondre, indiquée par Lui-même :
« Celui qui t’insulte, c’est lui qui est châtré » (Sourate 108, Al-Kawthar).
Ne pas répondre est souvent pire que répondre, dans le sens où ignorer l’autre peut être non seulement une lâcheté et un aveuglement, mais aussi un déni de l’autre. Lui répondre, même vigoureusement, c’est reconnaître son humanité et, par le simple fait de répondre, donc de susciter son attention sur son propre comportement, l’inciter à se sortir du mauvais chemin, comme le fait aussi sans cesse le Coran.
Le terme « châtré » est la traduction au plus près du mot, ce n’est pas moi qui l’invente. J.Chabbi, professeur d’études arabes à l’Université Paris VIII-Saint-Denis, explique dans son livre « Le Seigneur des tribus – L’islam de Mahomet »(CNRS éd) que les traductions habituelles euphémisent le verbe arabe par une sorte de pudeur, mais qu’on se trouve bien dans ce verset « en présence de ce que l’on pourrait appeler un renvoi d’injure » et qu’il importe « de faire ressortir la violence de la situation pour ne pas se méprendre sur la nature des propos échangés. » Aller au dictionnaire !
Il ne s’agit en aucun cas de châtrer par vengeance, mais bien de répondre à l’injure par une autre violence verbale, qui a par ailleurs, si l’on y pense,aussi un sens spirituel : celui qui insulte profère un mensonge, il est donc en quelque sorte châtré de la langue, sa langue est coupée, coupée de la vérité et donc de la possibilité de faire un don de vie.
La loi du talion, rappelons-nous qu’elle est adoucie par cette parole du Coran : « quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation » (V, 45). C’est au départ une loi pour empêcher les vendettas sans fin, les vengeances démesurées : oui, plutôt que la démesure, mieux vaut la loi du talion, œil pour œil , dent pour dent, mais pas plus. Et plutôt que la loi du talion, chaque fois que c’est possible, mieux vaut la loi du cœur, si elle ne met pas en danger d’autres personnes.
Je me rappelle la rugosité des cornes du taureau Espoir dans mes paumes. À la fin, il s’est couché devant ma porte. Son souffle sortant de ses naseaux autour du lourd anneau de fer déposait sur la vitre de grandes buées qui s’évanouissaient vite.
La pensée de Mohammed, comme celle de Jésus, comme celle de tous les prophètes, quel que soit le stade de pensée auquel ils atteignent, est parfaitement, absolument claire et nette. Que ceux qui ont le cerveau en marmelade, gavés qu’ils sont de graisses et de sucreries intellectuelles, n’y comprennent rien, cela est aussi normal que les obèses ne sont pas aptes à la course ni au saut. Un seul remède : l’ascèse. Chercher la simplicité est la seule voie qui conduise à la vision claire et bienheureuse de l’infiniment complexe d’équations rapides comme l’éclair.
Pour vous guider, si vous n’entendez pas Dieu, du moins tout ce que les djinns chuchotent, rejetez-le.
Celui qui connaît Dieu ne confond pas Sa voix ni Sa parole avec celles des insinueurs. La langue de la mort, rien de ce qu’elle insinue, elle ne l’aura.
Ils ont besoin d’un bouc émissaire, c’est classique… mais de là à ne pas pouvoir s’en passer… après avoir supprimé d’Europe des millions de juifs, ils se sont très bien passé de ne plus en avoir chez eux… Disons qu’ils ne peuvent pas se passer de nous tant que leur haine n’a pas abouti à notre destruction. C’est un problème difficile. Certains peuvent reculer dans leur pulsion et la laisser tomber, d’autres ne le peuvent pas du tout, ils continuent en dépit de tout. Ne pas se laisser faire et continuer à avancer sur le chemin de la vie, nous n’avons pas d’autre choix, je crois.
L’idée que se font les hommes de Dieu change d’une religion à l’autre, mais aussi d’un être humain à l’autre dans une même religion. Mais Dieu, il est unique. Sinon, il ne serait pas. Il ne serait que l’idée qu’on s’en fait. Or Il est, en Lui-même. Orientez le miroir de telle ou telle façon en direction de Sa face, vous aurez telle ou telle représentation de lui. Chacune sera vraie, et pourtant différente. Il faut arriver à s’élever par-dessus les miroirs pour Le voir, à travers tous les miroirs et sans miroir, directement, face à face.
Faire les ablutions dans un petit récipient d’eau parce que la salle de bains est prise, faire la prière, vaquer, songer à Dieu, puis remplir de nouveau un petit récipient d’eau pour commencer à peindre.
Ceux qui considèrent l’islam comme une reprise de la Bible pleine d’erreurs devraient se demander aussi quelles furent les références de la Bible. Elles sont moins connues parce que plus lointaines dans le temps, mais elles existent, et à partir d’elles le texte biblique a donné une parole différente, une parole de Dieu, comme le Coran a repris la parole biblique pour la transposer sur un autre plan. Il faut seulement s’en approcher avec respect pour le comprendre. L’islam est vrai, et vraiment bon.
« Faut-il y voir un lien avec la visite en France de Benyamin Nétanyahou? » se demande Le Figaro. La droite avait renoncé à expulser ce vieillard malade père et grand-père, qui ne prêchait quasiment plus. La gauche le fait, le flic Valls, « lié de manière éternelle à Israël » selon ses propres dires, se paie un coup d’éclat minable à offrir sur un plateau d’argent à un chef d’État qui bafoue chaque jour un peu plus le droit international, invite les juifs de France à venir s’installer en Israël donc à venir occuper toujours plus de territoires qui ne leur appartiennent pas en spoliant, expulsant et enfermant les Palestiniens. Saleté.
La présence de l’islam nous rappelle que ce vers quoi nous devons aller aujourd’hui, c’est une résurrection, plutôt qu’une renaissance. C’est-à-dire, un renouveau par la spiritualité. En elle la civilisation se trouve aussi bien dans la cité que dans le nomadisme. Abraham n’était-il pas un nomade ? Et nous sommes ses enfants, musulmans, chrétiens, juifs. De lui viennent de grandes civilisations, de lui d’abord de grandes religions. Une spiritualité dont la source demeure représentée dans le nomadisme tel que nous le connaissons au désert, tel que nous avons à le réinventer, comme la civilisation figurée par l’architecture des cités. Le mal du colonialisme trouve dans le temps son bienfait en retour, l’importation de l’islam en Europe. L’Europe par elle-même sait inventer des renaissances, mais pas des résurrections. Toutes ses religions lui viennent de l’Orient. L’islam vient rafraîchir sa spiritualité fatiguée, il est une chance de réveil pour les autres religions aussi. Tout à la fois une grande chance et un grand risque évidemment, c’est pourquoi il nous faut naviguer attentivement, en Europe et en Orient, à la bonne Étoile, celle du ciel ! Une étoile nommée Vérité, à chercher et à suivre.
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