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Le petit peuple du silence
Joue, chuchotis perpétuel
Des flammes du foyer réel
Où le monde songe et se pense.
Discrète marche de l’horloge,
Jeu de marelle des instants,
Du temps de nouveau débutant
Que chaque seconde interroge.
Les poutres craquent, la nuit joue
De la flûte très doucement,
Montée sur la blanche jument
Qui guide la vie à la proue
De l’humaine, sainte existence,
Virile et désarmée, corps nu
Du Dieu d’amour à même lu,
Chemin du sang en son essence.
Va la vie du peuple sauvage
Au fin silence du naissant,
C’est en moi qu’elle vient, et sent
La parole prendre visage.
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