Toutes les nuits je fais des rêves d’une splendeur indicible. Villes, paysages, êtres humains, ciels et eaux, nuits et jours, lumières, jaillissements, couleurs et mouvements inouïs, tout se révèle et monte à travers moi comme le temps, frayant son chemin à travers la lumière, frayant comme le poisson fraie après avoir remonté la rivière. Des rêves pleins de rencontres, avec des humains, avec de tout ce qui est vivant, avec de tout ce qui est, des rencontres substantielles, des face-à-face, des trajets souples, vifs et lents en même temps, des projections adorables, de l’être à l’être où même ce qui a lieu dans les couloirs sombres appartient à la paix, plus puissante que tout.
Le Royaume est proche, tout proche, plus proche de vous que votre veine jugulaire, à chaque instant, à chaque pas vous pouvez le saisir, l’insaisissable, sachant que vous ne l’aurez jamais, heureusement, heureusement, mais que, peut-être, vous y serez, vous y êtes.