« D’un long et même cri de joie » (mon cadeau pour les amoureux)

Voici 64 poèmes pour saint Valentin, à télécharger pour lire ou donner à lire comme vous voulez !

saint valentin

Et voici trois de ces poèmes :

Mon cœur d’amour,

J’ai le cœur en coupe

Pleine de mots doux

Pour toi. Oh, que je verse

Ma patiente passion

Dans des ruisseaux de lettres

Aux rondes redondances !

Mon amour d’ami,

Mon rêve caressé

Comme caillou par l’eau

De mon cœur torrentiel,

Oh, comment te dire

Quel effet tu produis,

Dure douce présence,

Dans mon eau amoureuse ?

 

*

Mes yeux sont cent éclats de verre

Où bouge la lumière, des kaléidoscopes

Que frappe de pitié la beauté de la vie,

Ô mouvante beauté, cent fois répercutée,

Cent et cent fois frappée par cent et cent épées

Au profond de ma chair, glissées

Entre mes côtes, me laissant pantelante

Aux rivages de cent et cent naufrages,

Toute tasse bue, recrachée,

Ô sel du monde sur mes plaies,

Ô sel du monde dans les larmes

Qui me coulent des yeux comme la mer

Vient et revient lécher la terre,

Comme vient la mer, oh, viens,

Mer, Marie, Maris Stella,

Lécher les joues de mon aimé

Quand je naufrage sous ses yeux

Comme vient et revient la terre

S’agenouiller devant la mer

Et recevoir, mendiante, sa caresse

D’eau et de sel, et de douceur iodée

Comme un début de monde, viens

Me baigner les yeux, galets dociles

Dans ta vague éternelle, où roulent cent et cent

Visions, fleurs stupéfaites d’être

Gerbes bondissantes dans l’entaille du ciel.

*

Le chemin n’est pas sur terre, mon cœur,

Il est dessous, il est dedans,

Il est au cœur de l’être.

L’être n’est pas de jour, mon cœur.

Le jour est l’épiphanie de l’être,

Qui se tient, palpitant,

Au creux profond de la ténèbre,

Au long des longs, si longs couloirs de la mine

Où je travaille depuis un temps très ancien,

Que je creuse et arpente à mesure que je creuse,

Encore et toujours de nouveau, dans l’espoir

D’en ramener chaque fois une lumière plus pure,

Et maintenant une pure lumière,

Digne de toi, mon cœur.

Oh, mon cœur, pardonne-moi

Ces traces noires sur mon visage et sur mes mains,

Je suis mineur de fond, je creuse dans la nuit

Et la mine en retour imprime sur moi sa nuit,

Mais toute rencontre que j’y fais avec notre lumière,

Elle est pour toi,

Et puis pour tous nos frères.

 

alinareyes