Ramadan : Dieu suffit

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photo Alina Reyes

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Je ne vais pas continuer à faire Ramadan cette année. La première raison en est que cela ne me fait ni chaud ni froid. Je ne souffre absolument pas de la faim ni de la soif, il ne me coûte rien de jeûner pendant dix-huit heures, je n’éprouve aucune impatience à attendre le repas du soir, et j’aime me lever à l’aube. Et tout cela ne change rien à mon état mental. Le fait est que je suis pour ainsi dire pleine de jeûne. L’ascèse, l’ermitage, tout ce que j’ai vécu depuis une éternité et pendant une éternité dans la spiritualité, m’habitent à demeure. J’ai fait le Ramadan entier l’année dernière, c’était indispensable pour éprouver ce qu’il peut apporter, et j’ai vu que cela me ramenait à mes expériences d’ermitage, de retraites, et surtout à l’expérience de solitude que j’ai connue toute petite, et de vie solitaire et isolée que j’ai connue très jeune, à l’âge de dix-neuf ans, longuement, puis plus tard plus longuement encore.

La deuxième raison est que je n’appartiens à aucune religion. Seulement à Dieu. Mon ascèse est permanente, elle m’est facile et béatitude pour me soutenir dans ce que j’ai à faire dans le monde.

La troisième raison est que nous vivons dans la précarité et que j’ai besoin de toutes mes forces pour travailler (écrire), sans quoi c’est ma famille et moi qui serons bientôt privés de nourriture et de toit.

Ramadan est bon, comme le Carême est bon, comme tout véhicule d’ascèse est bon, et je continuerai à soutenir par ce que je peux en dire ceux qui les pratiquent en cherchant à les pratiquer intelligemment.

alinareyes