« maintenant encore à Hiroshima »

« En fait, maintenant encore à Hiroshima, quelqu’un, quelque part, parlait constamment, encore et encore, de l’événement du 6 août. Un homme lui dit avoir constaté, alors qu’il soulevait des centaines de cadavres de femmes pour tenter d’identifier son épouse disparue, qu’aucune d’entre elles n’avait de montre au poignet ; un autre lui confia avoir vu une femme qui était morte, allongée devant la station de radiodiffusion, couchée sur le ventre dans une posture telle qu’elle empêchait le feu d’atteindre son bébé ; il entendit également ce récit où, dans une île de la mer Intérieure de Setouchi, l’ensemble des hommes d’un même village ayant été mobilisés pour le service de l’évacuation des bâtiments, toutes les villageoises s’étaient retrouvées veuves, et elles étaient allées protester violemment chez le chef du village. »

Tamiki Hara, Hiroshima, fleurs d’été (traduit du japonais par Karine Chesneau)

Pour une souveraineté alimentaire et artistique


Retrouver le sens de l’agriculture familiale
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« Jardiner, c’est écrire sur la terre »
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… et même si vous n’avez qu’un tout petit jardin, voici quelques livres en pdf gratuits sur la permaculture
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Voir aussi :
Le sens de l’humus, son blé, son pain
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Bricoleurs de paradis
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Ma récolte de pommes de terre
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Madame Terre

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Cueillettes
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« une bien belle paire de bottes »

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Un prince Disney en version réaliste, par Jirka Väätainen (d’autres ici)

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« – Tu as une bien belle paire de bottes, dit-elle.
Les bottes étaient très belles. Elles montaient jusqu’au genou, très souples, bien taillées.
(…)
Ils étaient là, sombres contre la lumière, un grand V de canards sauvages partant vers le sud dont la silhouette se découpait dans l’air en dessous de la lune. Comme une conversation étouffée, leur jacassement continu parvenait aux oreilles de ces deux êtres humains, tombant du ciel vers la terre. (…) Il y avait là plus d’oiseaux que la terre ne pouvait en engendrer. Sans rien dire, tout près l’un de l’autre, ils les regardèrent disparaître au sud, jusqu’à ce que le dernier écho s’éteigne.
(…)
Ellie Pearl contempla le ciel blafard, presque vidé de ses étoiles à cause de la lune. Elle posa ses mains manucurées sur les avant-bras de Tige Tigard qui la tenait. Sous la peau brune, les longs muscles noueux formaient comme des cordes. Elle chancela mais s’accrocha à cette rudesse silencieuse.
Puis Tige Tigard la fit simplement pivoter, la tenant toujours par les côtes. Il plaça son autre main sur sa nuque et pressa sa bouche contre la sienne. Elle vit ses cils comme des ombres pointues contre le clair de lune. Dans la chemise rouge à carreaux et le jean raide, son corps était ferme et vivant contre le sien. Il la fit ployer lentement d’avant en arrière, ses épaules s’agitaient comme un arbre agité par le vent. Il sentait le whisky et les pommes, et Ellie Pearl tournait comme la terre, en orbite, sous la pression de cet homme, des montagnes et de la nuit. Quand le sac argenté s’échappa de ses doigts, elle ne remarqua même pas où il tombait.
Au-dessus de sa bouche offerte, elle voyait la tête de l’homme comme un nuage de force brute. Sous ses vêtements, il brûlait de désir pour elle, dans tout son corps. »

Kressmann Taylor, Ellie Pearl (traduit de l’anglais (américain) par Laurent Bury)

Ma récolte de pommes de terre

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Dans la petite jardinière (une quinzaine de centimètres de large) accrochée à ma fenêtre, j’avais enterré au printemps une pomme de terre trouvée germée dans la cuisine. Il en est poussé une verdure, puis la verdure est tombée, et voici ce que j’ai trouvé à fleur de terre, au pied d’un micro-rosier lui aussi récupéré. Une toute petite pomme de terre par personne dans la maison, ce n’est pas si mal pour un si minuscule jardin !

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