tout à l’heure à la Sorbonne, où l’on m’a donné ce poème
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Je n’ai ni père, ni mère,
Ni dieu, ni foyer,
Ni berceau, ni bière,
Ni amante, ni baiser.
Trois jours déjà sans manger,
Ni bombance, ni bouchée.
Mon empire, c’est mes vingt ans.
Mes vingt ans, je vous les vends.
Et si nul n’en veut, ma foi,
Le diable, lui, me les prendra.
Le cœur pur, j’irai voler,
S’il le faut, assassiner.
On m’arrêtera, me pendra,
En terre chrétienne m’enterrera,
Et une ivraie homicide
Croîtra sur mon cœur splendide.
In Ni père ni mère, trad. Guillaume Métayer, Sillage, 2010
(en fait en hongrois le prénom se place après le nom, comme en japonais)
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