Ce recueil est au programme de l’agrégation. Pour toute préparation, j’ai décidé de le recopier (sur le livre emprunté à la bibliothèque), et c’est ce que je suis en train de faire. C’est beau comme la Marche funèbre. J’en suis à ces poèmes de la première partie, intitulée Théâtre.
(P.S. Finalement, un peu plus tard, j’ai écrit aussi un article : Yves Bonnefoy, poète empirique)
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XV
O douée d’un profil où s’acharne la terre
Je te vois disparaître.
L’herbe nue sur tes lèvres et l’éclat du silex
Inventent ton dernier sourire,
Science profonde où se calcine
Le vieux bestiaire cérébral.
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XVI
Demeure d’un feu sombre où convergent nos pentes ! Sous ses voûtes je te vois luire, Douve immobile, prise dans le filet vertical de la mort.
Douve géniale, renversée : au pas des soleils dans l’espace funèbre, elle accède lentement aux étages inférieurs.
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XVII
Le ravin pénètre dans la bouche maintenant,
Les cinq doigts se dispersent en hasard de forêt maintenant,
La tête première coule entre les herbes maintenant,
La gorge se farde de neige et de loups maintenant,
Les yeux ventent sur quels passagers de la mort et c’est nous dans ce vent dans cette eau dans ce froid maintenant.
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