*
Le malheur des enfants victimes de leurs parents, c’est qu’ils les aiment quand même. Dieu merci, une fois adultes, la vision de leur perdition supprime l’amour. Reste une tristesse devant la faiblesse morale de certains hommes et de certaines femmes. Et peut-être un mépris, mais discret, car le poison est de l’autre côté.
Soyons-en conscient : qui est capable de dénigrer ses enfants, ou certains de ses enfants, qui peut parler contre eux par derrière, est prêt à oeuvrer contre eux dès que l’occasion s’en présente. Respectons nos enfants, les enfants, tous ceux qui pourraient être nos enfants.
La France ne respecte pas ses enfants. L’ONU et le Conseil de l’Europe l’ont prévenue encore cette année contre ses manquements graves et très honteux envers les enfants handicapés (spécialement les autistes), les enfants roms et les enfants réfugiés. Mais aussi, de façon plus ordinaire, à propos de tous les enfants qui subissent la « fessée » parce que ce pays ne veut pas l’interdire – alors qu’une telle interdiction donnerait un signal fort et une aide aux parents qui n’ont pas bien conscience que la violence est mauvaise, l’ayant eux-mêmes subie, comme beaucoup d’entre nous, dans leur enfance. Cependant il faudrait avertir davantage aussi contre la violence psychologique, insidieuse, celle du dénigrement, ouvert ou caché, qui peut gâcher des existences, ou même conduire à pire, de la part des victimes tentées de s’autodétruire ou de détruire, et de la part des parents, qui peuvent aller plus loin dans l’oeuvre contre leurs victimes.
*