Des tours et détours de l’anticonformisme

1960s+70s Hippy« Faites l’amour, pas la guerre ». Dans les années 60-70 du siècle dernier, cela donna cela. La guerre du Vietnam révoltait tous les esprits épris de justice, et les hippies n’étaient pas aimés non plus par la bonne société. Ils avaient des aspirations spirituelles, et s’ils prônaient l’amour libre, c’est que la société l’interdisait.

mode islamique

Aujourd’hui dans un monde dont les diktats, notamment sexuels, ont changé, la réplique prend une apparence assez proche. Les musulmanes se posent aussi en femmes aspirant à une spiritualité, et si elles prônent la pudeur, c’est que la société promeut le sexe et vend toutes sortes de produits par l’exhibition des corps de femmes.

« Nous ne ferons pas l’amour avec vous, néocolonialistes qui avez tant fait et font tant de guerres, notamment au Moyen Orient pour l’argent du pétrole ». La réponse en habit des musulmanes rend fous de rage les vieux Occidentaux qui ne supportent pas que des femmes puissent prétendre ne pas être disponibles à leurs caprices, et les Occidentales qui craignent à juste titre un diktat masculin supplémentaire (celui de la prétendue pudeur naturelle des femmes), et ne veulent pas voir l’autre sens de cette démarche. Le chemin de l’émancipation a ses tours et ses détours et il est long, pour les hommes comme pour les femmes. Celles et ceux qui accusent autrui d’être soumis feraient bien de commencer par examiner leur propre aliénation, dans leur vie intime ou dans leur vie sociale. L’aliénation au monde comme il est étant souvent d’autant plus forte qu’on y occupe une situation privilégiée.

En fait ce qui ne change pas chez ceux qui font le pas en dehors, c’est la volonté d’affirmer autre chose que ce que promeut l’ordre établi… même si cela passe aussi par une participation à cet ordre.

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alinareyes