Des hommes embourbés

À la recherche d’un manuscrit que je ne trouve plus sur mon ordinateur, je retrouve dans un autre .doc ces poèmes que j’ai écrits il y a deux ans semble-t-il.

nde ma série Masques

*

Quand va mourir le porc
la terre puera-t-elle
un peu plus, un peu moins ?
L’odeur de son cadavre
pourrait-elle être pire
que celle de sa bauge ?
Une chose est certaine :
elle ne durera
pas beaucoup plus longtemps
et peut-être bien moins.

*

Des hommes embourbés
jusqu’en haut des mollets
pataugent et s’enfoncent
dans leurs membres pourris.
Leurs aïeux, dans le temps,
firent de grandes guerres,
ignobles déjà.
Les leurs sont aujourd’hui
mesquines et honteuses,
dissimulées, lâches
surtout.
Ils n’ont pas de charpente,
leur toit est cache-sexe
Ils n’ont ni jambes ni
colonne vertébrale
Pas de main que l’on puisse
en confiance serrer
Des paroles tordues
Des yeux dans lesquels nichent
des serpents.
Des hommes habillés
de bêtise et de morgue
des hommes pleins de mort
rampent avec des mouches
aux ventres gras partout
où ils trouvent pitance.
Ils cherchent les vivants
pour manger sur leur dos
Ils s’empiffrent en tuant
et crèvent dans leur faim,
à jamais dévorés.

*

alinareyes