photo Alina Reyes*
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J’enseignerai donc à la rentrée. Quelle joie ! N’avons-nous pas bien plus de vies que les chats ? Je vais parler de littérature et de langue à des élèves, retrouver plus d’enfants que je n’en avais, maintenant que mes quatre sont tous devenus grands. Michel Tournier, qui avait étudié la philosophie en France et en Allemagne, ayant été refusé deux fois à l’agrégation, renonça à enseigner. Quel dommage ! Qui n’aurait aimé avoir un tel professeur ? Sans doute était-il trop singulier pour convenir au cadre du concours. J’aime passer ce concours, il se pourrait que j’y revienne, il est beau, complet et exigeant, mais je regrette qu’une seule forme de pensée, académique, y soit admise (je mettrai en ligne peu à peu le travail fourni). Peut-être, à force, finirons-nous par contourner la chose, la rendre peu à peu plus souple ?
En tout cas j’ai été admise au CAPES, dont l’esprit est très différent. Je l’ai passé comme l’agrégation en mode wild, en candidate libre, sans m’être entraînée notamment en didactique, une épreuve capitale à l’oral – mais en me rattrapant avec d’autres épreuves. J’ai regardé les nouveaux programmes du collège, la méthode d’enseignement par thèmes et cycles ne m’a pas convaincue, mais quelle que soit la règlementation (qu’importe le flacon) je crois que le professeur peut faire passer ce qu’il a à faire passer. Une aventure. Personnelle pour chaque élève, et commune.
*Je suis retournée au jardin, avec O cette fois, et j’ai rephotographié le lotus, plus ouvert et splendide encore qu’avant-hier
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