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Le philosophe est asservi aux choses perçues par l’intellect ; mais le saint est celui qui chevauche comme un prince sur l’Intellect de l’intellect (l’Intelligence universelle).
L’Intellect de l’intellect est votre noyau, tandis que votre intellect est seulement l’écorce : le ventre des animaux est toujours à la recherche des écorces.
Celui qui recherche l’écorce a cent dégoûts pour l’écorce : pour les saints, seul le noyau est licite, licite.
Quand l’intellect, l’écorce, présente cent preuves, comment la Raison universelle ferait-elle un pas sans avoir une certitude intuitive ?
L’intellect noircit entièrement les livres (avec l’écriture) ; l’Intellect de l’intellect garde les horizons remplis de la lumière venant de la Lune (de la Réalité).
Il est dénué de noirceur et de blancheur : la lumière de sa lune se lève et brille sur le cœur et l’âme.
Si ce blanc et noir (encre et papier) ont acquis quelque pouvoir, c’est de la Nuit du Décret, qui brilla comme une étoile.
Djalâl-od-Dîn-Rûmî, Mathnawî, III, 2528-2533, traduit par Eva de Vitray Meyerovitch et Djamchid Mortazavi
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