Après l’hommage national, le dommage national. C’est un choc d’apprendre que Johnny Hallyday a déshérité ses enfants naturels. L’élu de la macronie, non content d’être exilé fiscal, était donc aussi un exilé du droit français. Encore une fois, les citoyens français se réveillent sous la coupe morale des États-Unis : fric et spectacle. Le parent indigne a-t-il été victime d’un abus de faiblesse ? Cela ne le dédouanerait pas. Quand il s’agit de ses enfants, on ne se laisse pas manipuler sans y être prêt. On n’exerce pas sur ses enfants une énorme violence sans y trouver quelque satisfaction personnelle, quelque sentiment de vengeance pour quelque chose qu’on n’a pas soi-même réglé mais dont les enfants sont innocents. Comme dans tous les cas de crimes, explication n’est pas excuse.
Politiquement, cette affaire est aussi d’une violence et d’une tristesse sans nom. Syndrome du sacrifice de la génération suivante par la génération précédente. Syndrome du sacrifice de la nature, de l’amour, du vivant, par le fric, le faux, la mort.
Pourtant ce sont eux les vivants, Laura et David. Avec ou sans héritage, ils ont une activité, un talent, ils existent par eux-mêmes. Voilà leur victoire. Longue vie à eux !
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