Mastectomie : un de perdu, deux de retrouvés

autoportrait à l'hôpital (avant l'opération)

autoportrait à l’hôpital (avant l’opération)

 

Un cancer récidivant trois ans et demi après au même sein : il faut savoir parfois jeter l’eau du bain avec le crabe. Nous avons opté pour la mastectomie. Deux charmants chirurgiens m’ont opérée, l’un s’occupant de vider le contenant, l’autre de le remplir. J’ai déjà un nouveau petit sein, qui va être augmenté progressivement dans les mois qui viennent jusqu’à la taille de son compagnon resté en place.

Pensez à quelque chose d’agréable, a dit l’anesthésiste en m’appliquant le masque à oxygène. J’ai pensé à mon homme, à mes fils, à mes petites-filles et petit-fils, j’ai vu la montagne depuis ma chambre à la grange, j’ai vu Édimbourg enneigée, et la dernière chose ce fut cette phrase dite par mon cerveau : ce ne peut être que le début du monde, en avançant (transformant celle de Rimbaud : « Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant ».

 

J'avais emmené cahier et carnet, et une tablette sur laquelle durant mon séjour j'ai lu toute une thèse de littérature

J’avais emmené cahier et carnet, et une tablette sur laquelle durant mon séjour j’ai lu toute une thèse de littérature

Cinq jours après, retour à la maison. Tout va bien.

vu de ma chambre

vu de ma chambre à l’hôpital

à la Pitié-Salpêtrière ces jours-ci, photos Alina Reyes

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alinareyes