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La majorité des vêtements que je porte sont des vêtements récupérés, dans des friperies ou autres lieux où ils sont quasi-donnés ou donnés. C’est plus écologique ainsi, de même qu’il est plus écologique de renoncer aux réseaux sociaux, qui coûtent beaucoup trop d’énergie. Mais les sous-vêtements, il faut les acheter neufs. Exceptionnellement j’ai acheté un pantalon de pyjama cet après-midi, en pensant que je pourrai le mettre à l’hôpital la prochaine fois. Il me plaisait beaucoup, à cause de ses couleurs et de ses motifs, rappelant ceux dont j’ai habillé ces derniers temps ma pièce, et à cause du soyeux de son tissu. Tissu et texte ont la même racine, et si le livre que je fais pousser de mon esprit, de mon corps, a la même racine que les tissus dont je me vêts ou dont je vêts mon habitat, je suis dans le vivant. Je n’ai pas écrit cet après-midi à cause de la fatigue. J’ai marché, j’ai lu dans une bibliothèque, j’ai essayé un pyjama par-dessus mon jeans… et faisant cela j’ai quand même travaillé pour ce que j’écris : ce que je choisis sert ce que j’écris.
photos Alina Reyes
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