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J’étais devant la mosquée, en chemin pour la bibliothèque, quand une cavalière et un cavalier de la Garde républicaine, montés sur leurs fiers destriers, sont arrivés. Comme chaque fois que j’en vois, je les ai admirés et photographiés au passage. J’ai déjà dit ici mon estime pour cette institution, où chaque personne œuvre pour « que tout soit impeccable ». Une institution dont le principe de discipline est une ascèse et dont la valeur est l’honneur.
Quand il m’arrivait de fréquenter les salons du livre et autres manifestations et institutions littéraires, j’en revenais toujours très déprimée, à cause du manque d’honneur auquel j’avais assisté, dans ce milieu de pipelettes mondaines préoccupées de prix littéraires et autres basses affaires. D’après mes expériences professionnelles, même les salles de rédaction ne sont pas aussi indignes. J’ai trouvé beaucoup plus de dignité dans les salles de profs, malgré les faiblesses énormes de l’Éducation nationale, et parmi les ouvriers ou les artisans, commerçants, restaurateurs avec qui ou chez qui j’ai travaillé.
Une minute après j’étais à la bibliothèque, où j’ai travaillé trois heures durant sans une seconde de répit, intensément, excellemment.
* La belle photo des gardes à l’épée en vignette de la note est de François Lafite