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« Qui aime le travail a assez de soi-même » La Bruyère
Depuis que j’ai une appli podomètre, c’est-à-dire depuis trois mois, j’ai marché environ 140 kilomètres par mois. Mon corps exulte par la marche, par le yoga (une heure ou plus chaque jour, de différents yogas), par tout le bon que captent mes sens : comme, cet après-midi, en passant par le Jardin des Plantes, l’odeur irrésistible des grands conifères. Du coup, au lieu d’aller directement à la bibliothèque, je me suis assise sur de vieux bancs de fer, je me suis déchaussée comme je le fais toujours dans les bibliothèques, et je suis restée aussi longuement qu’il m’a plu à lire sous les pins, puis sous un palmier – chaque fois que je m’assois sous un palmier je pense à Marie, dans le Coran, en asana sous un palmier pour accoucher, seule, de Jésus. Puis finalement je suis allée m’installer à la médiathèque du Muséum, où je me suis documentée et où j’ai écrit. Vers la fin il s’est mis à tomber d’un coup des trombes d’eau, c’était beau.
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