À tout prendre, mieux vaut réduire le yoga à une gymnastique, plutôt que de le pratiquer dans une spiritualité débile. À condition tout de même de conserver aux séances calme, élégance et dignité. En se rapprochant de la gymnastique, le yoga rapproche l’Inde de la Grèce antique, voilà qui est intéressant si on veut bien y penser.
Mon yoga quotidien est souvent un yoga-gym, avec un peu de méditation en plus : hatha yoga, vinyasa yoga, yin yoga se prêtent aisément à cet usage. Mais de temps en temps je pratique un yoga plus spirituel, notamment avec le yoga kundalini (en restant consciente qu’il y a des bêtises aussi dans le kundalini, genre « ouverture du cœur »), ou en suivant de vieux cours indiens enregistrés sur mon pc, plus proches du hatha yoga traditionnel – ou bien seule, en construisant moi-même ma séance, ou mon complément de séance, avec ou sans musique.
Hier je me suis un peu blessée aux lombaires dans un étirement trop forcé, dans la posture de la charrue – je n’ai pas encore retrouvé complètement la souplesse que j’avais il y a dix ou vingt ans, quand j’ignorais que la chandelle et la charrue étaient des postures de yoga et que j’aimais les faire, juste comme ça, à la maison, en m’amusant à la fin à enserrer mes oreilles entre mes genoux. Vouloir aller trop loin quand on n’est pas encore prêt, c’est ce qui s’appelle mettre la charrue avant les bœufs, ou le but avant la réalité. Ce matin j’ai donc fait une séance plus courte et plus douce, et ça va déjà mieux. Ces choses qu’on apprend dans n’importe quel sport sont aussi de la spiritualité, après tout. Ceux et celles qui mettent le yoga à toutes les sauces psy à la mode, « self-care » et compagnie, mettent plus gravement la charrue avant les bœufs : ce qu’on peut attraper ainsi est pire qu’un lumbago, c’est un abrutissement de l’esprit. Exactement le contraire du yoga.
L’une de mes prochaines séances sportives, repérée aujourd’hui :
*