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J’écris de grands livres déraisonnables, mais grands.
Soyons humble, pourtant. Je viens de regarder un beau documentaire d’Arte sur « L’Écosse d’Harry Potter » (qui me rappelle mes séjours dans la fantastique Édimbourg). Et ce que j’en retiens, c’est que l’Écosse réelle est infiniment plus belle que celle des livres de J-K Rowling. Son talent n’est pas ici en question. Le fait est simplement que le réel vivant est sans commune mesure avec la fiction. La fiction a si bien pris le dessus dans le monde des hommes que le réel y est maintenant transporté dans le monde de la fiction : la com dirige le monde, ou tente de le diriger, et les hommes sont comme dans la caverne de Platon.
Dans mon travail, je ne cherche pas la fiction mais le réel vivant de la langue. Mon travail sur la fiction est volontairement faible. Je vais ainsi à contre-courant de toute la production littéraire contemporaine – suis-je très en retard, ou en avance ? J’ai confiance.