Nature et culture physiques

J’adore les vêtements portés par les personnages de la série brésilienne 3 %, que je regarde depuis quelques semaines – je commence la quatrième saison. Spécialement les vêtements au crochet des filles. Du coup, j’ai très envie de me remettre au crochet. Je savais en faire quand j’avais vingt ans, ma grand-mère m’avait appris, mais je n’en ai pas fait depuis. Je crois que je vais me procurer le nécessaire. J’ai très envie aussi de continuer à travailler mon corps, à le sculpter et l’assouplir au mieux, à la maison, à la salle de sport, en extérieur… et me vient à l’esprit l’expression « culture physique ». Mon père, à l’époque, faisait de la culture physique, après avoir fait aussi de la lutte gréco-romaine, de l’haltérophilie et de la gymnastique artistique (barres parallèles…), entre autres sports et activités (chant, musique, militantisme, et il lisait aussi, tout cela en plus de son travail d’ouvrier du bâtiment). Est-ce qu’en vieillissant je me mets à ressembler à mon père quand il était jeune ? Ou à moi-même quand j’étais jeune. Les voies du corps et de l’esprit… Mon père est mort après avoir perdu la mémoire de tout ce qui n’était pas sa jeunesse, mais passé quatre-vingts ans il avait toujours un beau corps. Peut-être qu’ainsi il m’a légué le meilleur de lui. J’espère garder ma tête, et pas seulement mon corps, mais c’est beau de garder son corps alors que la tendance paresseuse ordinaire est de le laisser s’abîmer. J’ai donc envie de garder un beau corps, et de l’habiller avec des vêtements uniques, faits de mes mains, au crochet. Voilà de la culture, de la culture physique, belle et bonne à vivre. Et je lis, et je traduis, et j’écris, et parfois je peins, et j’ai fait de la musique, et je fais tellement tout, et je peux tellement tout faire, c’est à la fois une merveilleuse exaltation et, comme si tout se réunissait en moi, une magnifique paix.

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alinareyes