Nouveaux galets et silex peints. Apporter sa pierre

Le silex (à gauche de l'image en haut et en bas) sur ses deux faces, et les galets, en haut sur leur face peinte récemment, en bas sur la face peinte il y a quelque temps (ce furent mes tout premiers galets peints)

Le silex (à gauche de l’image en haut et en bas) sur ses deux faces, et les galets, en haut sur leur face peinte récemment, en bas sur la face peinte il y a quelque temps (ce furent mes tout premiers galets peints)

©Alina Reyes

©Alina Reyes

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Marchant dans les rues où s’était déployé un vide-grenier dans mon quartier, je vois soudain sur une table quatre pierres. Enfin quelque chose d’intéressant. Je m’arrête aussitôt, je les prends dans mes mains. Ce ne sont pas des pierres extraordinaires, mais ce sont des pierres. Le vendeur s’approche et me dit : « j’ai tout juste commencé à les déballer, j’en ai d’autres ». Et il sort de son sac, une à une, trois dizaines de pierres fines brutes enveloppées dans du papier journal, les dispose sur son étal. Je me saisis de chacune à mesure, l’admire sous toutes les coutures qu’elle n’a pas, lui demande le prix. Faites votre choix, me répond-il, on verra (finalement ce ne fut pas cher, trente euros pour les cinq que j’ai choisies). J’ai pris une rhodonite, une bornite, une améthyste dans sa gangue, une aigue-marine dans sa gangue, et un quartz ocre pour sa forme de montagne ou de construction fantastique – comme les autres, toutes choisies aussi en fonction de leur forme, afin qu’elles puissent composer sur ma table, avec mes plantes, un paysage ou une cité imaginaires. Côtoyant ma pierre de lave embaumant les épices sur lesquelles elle est posée, quelques coquillages, des cailloux naturellement colorés et mes galets et silex, bruts ou peints. Reprenant ensuite ma lecture du merveilleux La ville de sable de Marcel Brion, je suis arrivée, comme par hasard aussi, à un chapitre entièrement consacré aux pierres fines brutes qui fascinent le narrateur, appelé à trouver celle de son destin ou de son être.

Je n’ai plus (mais il réapparaîtra un jour) mon tout premier texte publié, une courte nouvelle intitulée « Cailloux » paru vers 1984 dans la revue Les cahiers du Schibboleth sous un autre nom d’auteur. Voici l’une des illustrations qu’en avait faites pendant ses études la graphiste Camille Jaubert (qui elle non plus ne dispose plus du texte, à l’époque distribué à ses élèves par leur professeure).

 

©Camille Jaubert

©Camille Jaubert

Chaque note ici comme un caillou sur le chemin des lecteurs et lectrices, chaque livre écrit comme une pierre, une étoile ajoutée à la construction de la maison où chaque humain est appelé à vivre, en toute joie, toute grâce, toute beauté.

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