Droit de vivre

En ce matin d’hiver, à l’aube, des dizaines de policiers ont procédé à l’évacuation d’un bidonville où vivaient six cents Roms, à Bonneuil-sur-Marne, et dont les enfants étaient scolarisés dans les villes avoisinantes. Où iront-ils ?

En ce matin, la justice française a rejeté la demande de titre de séjour de la famille Dibrani, dont les enfants, qui étaient en voie d’intégration, sont désormais déscolarisés, dans un pays qui leur est étranger. Leonarda parle de mourir.

En ce matin où les commentaires vont bon train sur le fait que le père Dibrani n’avait qu’à travailler, la presse titre sur l’échec de François Hollande face à l’augmentation du chômage. Savent-ils, ces gens, ce que c’est que de rechercher désespérément un travail introuvable ? Ce n’était peut-être pas le cas de cet homme, mais c’est le cas de bien d’autres, de plus en plus. Il n’y a pas de travail pour tout le monde, mais tout le monde a le droit de vivre.

En ce matin la presse parle aussi du fils du ministre Jean-Yves Le Drian, qui s’est vu attribuer, lui, à vingt-neuf ans, de hautes fonctions, bien au-dessus de ses qualifications, vraisemblablement du fait d’un échange de bons procédés entre le ministre et l’employeur.