Après le boxeur Freddy Saïd Skouma hier, « Rencontre avec… » Stomy Bugsy. En 2000 nous avions parlé ensemble pendant plus de deux heures, entre poètes… puis j’avais rédigé ce dialogue pour le magazine Femme, dont j’extrais ces phrases de lui.
Stomy Bugsy, rappeur, musicien, acteur
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Heureusement j’ai fait de la boxe, ça m’a aidé à me gérer.
Dans n’importe quel endroit de la terre, je suis chez moi.
Un bon rap doit pouvoir être chanté a cappella.
Quand j’écris, je pense à quelqu’un qui est en banlieue ou en province. Quelqu’un qui est dans une solitude. La nuit, dans sa chambre. Et il ouvre les volets.
On dirait peut-être pas, mais je ne suis pas à l’aise à la télé. T’es sous les projecteurs, on t’interroge… Des fois, tu te crois chez les flics…
La religion divise, plus qu’autre chose. Je n’ai pas de religion, mais je crois en Dieu, en une force supérieure. Quand je l’ai appelé, il m’a aidé.
La famille, c’est comme un arbre. Ça tient au sol.
Les hommes sont déstabilisés parce que les femmes évoluent, mais moi je trouve ça très bien.
Le rap, c’est beaucoup une attitude.
Les Noirs et les femmes, c’est même combat. Ça fait juste cent cinquante ans qu’on est libérés de l’esclavage, et cinquante ans que vous avez le droit de vote. Quand la langue que tu parles est une langue d’esclave, que toute ta culture découle de l’esclavage, tu peux pas oublier. Le 22 mai pourrait être un jour férié, mais on veut pas de cette mémoire-là. C’est comme l’Holocauste pour les juifs, il faut pas oublier. Les gens me disent : « Pourquoi tu penses à ça ? Ça sert à rien, c’est fini… » Mais c’est pas vrai, ça peut pas être effacé comme ça.
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