Recommençant à travailler à ma thèse, dont je dois rendre la version définitive dans les prochains jours pour une soutenance en septembre. Retardée par un épisode de fatigue qui s’est soldé par un épisode « Cancer, le retour » – spéciale dédicace à l’Éducation nationale qui m’a envoyée travailler à quatre heures de transports (métro + RER + bus de banlieue) par jour de chez moi, soit plus loin que toutes et tous les autres nouveaux profs de lettres de l’académie, alors que j’avais soixante et un ans : pourquoi ? – et qui récidive cette année en m’envoyant presque aussi loin – grâce à quoi ils risquent de devoir me payer encore une longue période d’arrêt de travail tout en payant d’autres profs pour me remplacer – aux dépens des élèves, donc, et des contribuables : des as de la gestion des ressources humaines !
Si l’hôpital fonctionnait aussi mal que l’Éducation nationale, beaucoup d’entre nous seraient morts depuis longtemps. Heureusement j’ai de très bonnes raisons d’avoir toute confiance en la médecine, mais la comparaison entre le soin des corps et celui des esprits, des intelligences, est cruellement révélatrice du manque de sérieux de l’instruction publique dans notre pays. J’ai regardé hier un documentaire sur la Garde républicaine qui m’a amplement réjouie : voilà une institution exemplaire, tant par l’entraînement et le travail des gardes eux-mêmes que par ceux des divers artisans, musiciens et chevaux qui participent précieusement à l’œuvre.
Travaillant aux derniers détails de ma thèse (c’est très bon et très long), je me sens un peu comme la Garde républicaine. « Il faut que tout soit impeccable » et efficace. Et je vois aussi que ce qui se trame à l’intérieur des centaines de pages de ce texte, c’est l’amour, un amour réalisant des unions a priori disparates, comme dans ces peintures signées HeartCraft que j’ai photographiées sur des bornes Autolib.
avant-hier à Paris, photos Alina Reyes
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