Street Art à Paris 13e en 40 images du jour, un enchantement

Un véritable festival. La plupart des œuvres photographiées dans cette note se trouvent dans la portion du 13e, vaste arrondissement dédié au Street Art, située entre le boulevard Blanqui au nord, la Butte aux Cailles au sud, l’avenue d’Italie à l’est.

Ici il ne s’agit pas des grandes fresques « officielles » commandées par la mairie notamment le long du boulevard Vincent Auriol, plus à l’est, (fresques que j’ai déjà photographiées, à voir au mot-clé street art – il faudra que je fasse des subdivisions dans ce mot-clé pour qu’on s’y retrouve plus précisément mais on peut voir aussi sur Youtube la présentation de ces œuvres par la galerie Itinerrance).

Ici c’est du Street Art sauvage, et néanmoins très souvent signé de grands artistes. Parce qu’il est sauvage, il est aussi très souvent renouvelé, d’où mes visites régulières dans ce quartier. Voici donc les images faites hier samedi :

 

street art paris 13e 1-minUne marelle particulière en chemin, je n’ai pas encore passé le boulevard Blanqui

street art paris 13e 2-minNous y sommes, ça commence avec cette autre œuvre de Retro (cf note précédente), puis une foule d’œuvres d’artistes divers

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Puis je suis arrivée avenue d’Italie. Il s’y tenait une brocante. J’ai longuement contemplé et manipulé les pierres sur le stand de la marchande de pierres, et j’en ai acheté deux. C’est aussi de l’art dans la rue, à mon sens.street art paris 13e 39-min

Et au square de Choisy, j’ai photographié ce mini-tableau placé au fond de la boîte à livres du Café calmestreet art paris 13e 40-minHier à Paris 13e, photos Alina Reyes

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Samedi, l’amour court les rues. 40 grafs et tags de ces jours-ci

J’ai trouvé sur twitter ces street-art post-it excellents. Je ne sais pas si le gars a eu la même idée que moi, ou s’il la reprise de twitter où j’en avais posté beaucoup avec hashtag il y a quelques mois, quand je l’ai inventée, en tout cas c’est très bien vu :

postit

Moi aussi j’ai continué à distribuer des post-it dans la ville, et à photographier les graffitis et autres tags lors de mes déambulations de ces jours derniers.

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street art 13-minJ’ai maintes fois photographié les grandes fresques du 13e arrondissement, dont cette œuvre de Seth, je ne les rephotographie pas chaque fois au fil de mes balades mais une de temps en temps…

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Je suis entrée dans une cour d’immeuble rue Mouffetard et j’ai aussi photographié ce bel escalier montant vers la lumière, vers ce que j’imagine comme une chambre d’amour :

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Ces jours-ci à Paris 13e et 5e, photos Alina Reyes

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Rentrée du Street Art à Paris 13e

J’ai beaucoup photographié le Street Art à Paris, surtout dans le 13e arrondissement. Grandes fresques de street artistes célèbres et autres œuvres, tags, etc., à voir en suivant le mot-clé street art. Voici les nouvelles œuvres que j’ai vues ce matin en traversant l’arrondissement dans l’axe nord-sud, soit qu’elles recouvrent des œuvres antérieures, soit que je ne les avais pas encore vues.

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street art paris 13e 1Sur ce mur il y avait précédemment une fresque de M. Chat

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hopital peupliersLà je suis arrivée sur le lieu de mon rendez-vous, à l’hôpital privé des Peupliers.

fil de pensee

J’ai dessiné dans mon carnet dans la salle d’attente, puis, l’examen terminé, je suis repartie et j’ai continué à photographier sur mon chemin.

street art paris 13e 14Pour voir le reste de la panthère : ici

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street art paris 13e 19Ce matin à Paris, photos Alina Reyes

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Voir aussi : Rentrée du Street Art à Paris 13e, suite

Street Art à la Butte aux Cailles et vers Beaubourg

J’ai pris les 44 premières images hier après-midi à la Butte aux Cailles, dans le 13e à Paris, où presque toutes les peintures ont été changées depuis mon précédent passage ; et les 5 suivantes (dont deux avec nouveaux Postit) ce matin dans le quartier Beaubourg.

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Puis autour de Beaubourg ce matin j’ai fait deux nouveaux PostIt et photographié un rideau de fer et des M. Chat :

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postit 24,

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street art 3 paris 3Hier et aujourd’hui à Paris 13e, 2e et 3e, photos Alina Reyes

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Voir la note d’hier pour d’autres des nouvelles œuvres de Street Art à la Butte aux Cailles

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Je reviens très bientôt avec des images commentées d’une autre forme d’art, de très belles œuvres de peinture aborigène d’Australie que j’ai vues dans une exposition.

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De l’enfant sauvage à Alphonse Dupront en passant par Bernanos, Dada et le street art

L’histoire est un dada libérateur, tant qu’il s’agit d’autre chose que de listes de régimes politiques, de grands hommes ou parfois grandes femmes souvent prétendu.e.s tel.le.s à tort, et autres classifications temporelles et spatiales figées. Je suis allée écouter hier matin au Centre Alexandre Koyré Jean-Luc Chappey parler de ses recherches sur l’enfant sauvage de l’Aveyron, Victor, popularisé notamment par le film de Truffaut. Pourquoi ce cas fut-il l’objet des attentions de toute la presse et du monde scientifique de l’époque, alors qu’en cette période postrévolutionnaire les cas d’enfants abandonnés, « sauvages » c’est-à-dire vivant dans les forêts aux marges des villages en grappillant ici et là de quoi subsister, étaient fort nombreux ? L’historien montre comment l’incertitude politique entourant le coup d’état favorisa l’engouement pour cette figure, à laquelle pouvait se rattacher le désir de « régénérer » l’homme – puis comment, quelques années plus tard, à la fin  de la première décennie du 19e siècle, plus personne ne s’y intéressa. Ce cas d’histoire met en évidence l’échec des idéologies, notamment médicales et pédagogiques, et révèle de multiples enjeux : en particulier le passage de la question posée d’une distinction entre animal et humain à celle, après la révolution, d’une distinction à établir entre citoyen et non-citoyen.

jl chappeyLe livre de Jean-Luc Chappey s’intitule Sauvagerie et civilisation et il est paru chez Fayard en 2017.

À l’aller et au retour, j’ai photographié encore d’autres œuvres de street art, dont le 13e arrondissement est un vivier inépuisable. Ce mouvement artistique, souvent perçu comme vandalisme par les esprits conservateurs, en faisant sortir l’art des musées et du marché de l’art (quoiqu’il y retourne parfois, de nouveaux artistes apparaissent toujours, réitérant la gratuité originelle du geste), précède et accompagne la révolution longue et pacifique que beaucoup accomplissent, sous différentes formes et dans différents domaines, et que beaucoup ne voient pas.

L’après-midi, de nouveau j’ai arpenté la ville et je suis allée chercher un livre que j’avais réservé en bibliothèque après avoir écouté des conférences en ligne sur cet historien, Alphonse Dupront, auteur à la langue baroque enchanteresse et réjouissante qui développe une vision de l’histoire très singulière, à partir de ses forces souterraines. C’est précisément ce que je travaille à faire dans ma thèse de littérature (mêlée d’anthropologie et d’histoire, entre autres), et l’on pourra comprendre, après lecture des extraits suivants, pourquoi j’ai donné il y a quelques jours à quelques étudiants de Tolbiac occupée un sujet d’écriture à partir de ce début de phrase d’Artaud : « Enfin la terre s’ouvrit et », pourquoi aussi j’ai songé à la révolution en écoutant parler de Dada et pourquoi j’avais donné, en pleine Nuit Debout, à lire ou relire des passages des Grands cimetières sous la lune de Bernanos. Mais voici donc Dupront :

dupront« Il est un absurde courtelinesque ou kafkaïen, celui où nos sociétés modernes, effrénées de réglementation et donc de mépris de l’homme, s’acharnent à paralyser, à tarauder ou détruire les puissances de la vie. Absurde qui, malgré le poids écrasant des passivités ambiantes et cet inexpugnable, si lumineusement stigmatisé par le Bernanos des Grands Cimetières sous la Lune, où la médiocrité cristallise jalousies de son pouvoir et sa jouissance inquiète jusqu’à férocement, par tous moyens, s’en faire une citadelle, témoigne cependant, quand la lucidité l’éclaire et que la dénonciation survient, d’une énergie vitale qui se refuse à s’éteindre. Le scandale de la déraison libère ici l’irrationnel, cette force souterraine qui est puissance d’exister et d’accomplir.

(…)

À l’absurde imposé, mécanisé, répond aujourd’hui la violence. En l’absurde jaillissant hors toutes prévisions et raisons, comme une pulsion de dépense vitale et donc recherche de plénitude et d’accomplissement, se découvrent au contraire jusque dans leur surgie turbulente les forces enfouies de l’âme profonde, et, dans ce jaillissement, l’aveu de ce qui a besoin d’être.

(…)

Restait à définir les approches de ce monde souterrain. L’appréhension saine de l’absurde fait éclater les liaisons mentales de notre univers quotidien, et il n’est rien tel que l’insensé pour contraindre à l’exploration du sens. À condition de nous délivrer de cette suffisance réductrice qui, parce que nous ne comprenons pas, ou assimile ou condamne. Ni reconnaissance ni pénétration de l’extraordinaire ne peuvent se poursuivre selon les voies communes. À l’encontre des apparences, l’absurde est voie de l’extraordinaire, en ceci qu’il est signe. (…) D’où l’approche d’un extraordinaire, par la reconnaissance des signes, la lecture de leurs cohérences associatives, la lente prise de conscience d’un monde des profondeurs, qui, à tel moment de l’histoire, éclate en surgies abruptes, puis lentement usé s’enfouit, pour renaître ici ou là, sous une forme ou sous une autre, et imposer, fatal, nourricier, confortant d’espérance, l’ « au-delà ».

(…)

Dans l’avalanche de mots magiques dont s’enivre de plus en plus notre culture à vide, l’un d’entre eux est en train de prendre poids et force. Il s’agit de l’environnement. Mais qui dit environnement implique et exige tout l’humus fécondant des traditions millénaires, celles justement que par un vertige d’adultes immatures nous sommes en train de détruire. Il est temps de sortir de cet état suicidaire et de nous retourner créativement sur nous-mêmes, à peine d’être bientôt colonisables à merci. »

Alphonse Dupront, Du Sacré. Croisades et pèlerinages, Images et langages, 1958-1986

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le Centre Alexandre Koyré

le Centre Alexandre Koyré

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tiens, Miss Tic a changé de figure

tiens, Miss Tic a changé de figure

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au jardin des Plantes, le grand cerisier est enfin en fleur

au jardin des Plantes, le grand cerisier est enfin en fleur

hier à Paris 13e et 5e, photos Alina Reyes

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