Houellebecq multiplagiaire, Macron également infect, et sport pour rester debout

Deux heures à la salle hier, et pas une courbature ce matin. Tapis de course, rameur, elliptique, vélo, et pour finir une séance de yoga, parmi d’autres sportives et sportifs en train de faire leurs propres exercices au sol. Aux heures où j’y vais, dans la journée, il y a comme à toute heure surtout des jeunes femmes et des jeunes hommes, mais aussi quelques hommes de mon âge qui viennent entretenir leur musculature, je trouve cela touchant. Mais pour l’instant je n’y ai pas vu de femme au-dessus de quarante ans. Allez-y mesdames, cela fait tant de bien !

J, 25 ans, ce matin, en colère et révolté contre les annonces de Macron : « Il veut rendre les gens serviles et cons. Lui-même est incapable de faire son travail. Toujours s’en prendre aux plus affaiblis, jamais rien contre les riches fraudeurs. Plus jamais il n’aura ma voix, même contre n’importe qui au deuxième tour. Je n’ai jamais éprouvé une telle aversion pour quelqu’un. » Sa peine fait peine. Pour lui, pour toute la jeunesse sacrifiée par des bandes de vieux dominants. Cette jeunesse-là, qui ne veut ni être dominée ni dominer, a raison, et l’Histoire lui donnera raison.

J’ai découvert hier soir par hasard que Houellebecq était en fait un serial plagiaire. Je connaissais la peu reluisante affaire du plagiat de plusieurs articles de Wikipédia dans son roman La carte et le territoire. Mais j’ignorais qu’il avait piqué ce titre à Michel Lévy, auteur d’un recueil de nouvelles portant ce titre, que lors d’une rencontre il avait offert à Houellebecq. Et j’ignorais qu’il était accusé de plagiat pour son roman Soumission par le romancier El Hadji Diagola, auteur de Un musulman à l’Élysée, dont il avait envoyé le manuscrit à Gallimard et à Flammarion, éditeur de Houellebecq, histoire d’un prof musulman nommé Mohammed devenant président, comme ensuite chez Houellebecq. J’ai trouvé des articles sur cette affaire dans la presse belge et dans la presse africaine, rien en France ; et apparemment tout cela, depuis, a été étouffé. Voilà qui me dégoûte autant que les manœuvres de Macron. Se servir des plus humbles – là les contributeurs bénévoles de Wikipédia, dont il est interdit de vendre le travail gratuit, et un auteur tunisien puis un auteur sénégalais peu connus, faire toujours plus d’argent sur le dos de « ceux qui ne sont rien », ceux qui sont trop honnêtes pour appartenir à des réseaux assez mafieux pour pouvoir prospérer impunément sur le crime… Oui je parle de crime pour le plagiat, car je le sais pour l’avoir vécu, le plagiat est vécu comme un crime par ses victimes, un crime d’autant plus aggravé quand elles sont piétinées par une justice incapable de défendre ceux qui se retrouvent la proie de réseaux puissants.

Mais dans ces affaires le pire est la vision de la laideur morale de certains hommes. Comment peut-on vivre à ce point dénué d’honneur, je l’ignore. C’est aussi cette laideur qu’expose Macron, ad nauseam.

Plus que jamais il est bon, il est salutaire, d’entretenir, dans le sport, l’innocence et la joie du corps. Afin de rester debout malgré ce monde de couchés, de « forts » qui ne sont forts que parce qu’ils sont couchés, soumis à leur mafia.

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Sollers plagiaire et autres illusionnaires

 

Comme j’avais oublié ma carte de bibliothèque dans mon sac à dos resté à la maison, et comme j’avais envie de livres, je suis entrée à la Maison de la Presse, voir ce que je pourrais trouver en poche. Ma parole, sur la table ça clignotait de partout, les bandeaux rouges, ou jaunes, ou d’autres couleurs, barrant les livres avec leurs promesses aguicheuses ! J’en ai sorti mon carnet, pour noter quelques-uns des mots en train de faire de l’œil au chaland : Fascinant… Saisissant… Un maître… Détonant… Bouleversant… Palpitant… Incontournable… Retenez bien ce nom… Absolument extraordinaire… Poignant… Le livre de l’année… Formidable… Addictif… Rare… D’une intensité folle… Essentiel… Jeune prodige… Nouveauté… Révélation… Déjà un million d’exemplaires vendus… Livre-culte… Quelle ambiance !… Une réussite totale… Waw ! Seuls quelques titres comme La montagne magique de Thomas Mann s’exposaient nus, sans feuille de vigne ni lanterne rouge rédigée par l’éditeur afin de mieux écouler son produit.

Sollers a fait des études de commerce, et sans doute, directeur de collection (c’est-à-dire vivant de droits d’auteur sur des livres dont il n’est pas l’auteur), s’en sort-il en ce domaine. Mais pour la littérature, il est autodidacte. Certains s’en sortent bien, d’autres assimilent très mal ce qu’ils lisent avec un cerveau formaté pour tout autre chose et en gardent une sorte de complexe qui les fait courir après un besoin de reconnaissance de ceux dont ils voudraient être les pairs. Debord, Bourdieu, Foucault et bien d’autres ne se sont pas privés de dénoncer l’imposture qu’étaient Sollers et quelques autres faiseurs médiatiques. Pour ma part, j’ai fait un saut, un temps, dans cette mare aux illusions parce qu’elle me servit de muse. J’allais sous le ciel, muse, et j’étais ton féal, comme dit Rimbaud. Ça a l’air charmant, or c’est très violent. Mais le plus gros problème fut que la muse en question s’avéra très mauvaise joueuse et se changea en harpie vengeresse.

 

Extrait du pillage de mes livres par Haenel, poulain de Sollers

Extrait du pillage de mes livres par Haenel, poulain de Sollers (en rouge, mes phrases, en bleu les « siennes »)

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Extrait des plagiats de Sollers relevés par Damien Taelman

Extrait des plagiats de Sollers relevés par Damien Taelman

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C’est ainsi que je découvris le pillage de plusieurs de mes livres, et spécialement de Forêt profonde, dans le roman d’un poulain de Sollers en 2007. Je relevai l’affaire (détaillée à partir de la page 125 de ce texte) et la portai en justice. Comment aurais-je pu gagner face à Gallimard et son parrain du milieu littéraire ? Je perdis, mais au moins j’avais réagi. Et j’ai ri cette nuit en découvrant par hasard ce texte de Damien Taelman recensant les innombrables plagiats commis par Sollers dans son livre Mouvement, dont j’ignorais l’existence, paru en 2016. Se faisant passer pour traducteur du chinois, il n’a en fait que plagié éhontément d’autres traducteurs, des anthologies, etc., et entrecoupé « ses » traductions de plagiats d’autres auteurs, tels Nietzsche ou Artaud. J’ai pensé à l’un de mes élèves, dont les résultats étaient toujours médiocres faute de travail, qui me rendit un jour une copie étonnamment correcte, à laquelle j’attribuai l’une des meilleures notes. Il s’en vanta beaucoup auprès de la classe, ce jour-là et d’autres jours, tout réjoui de son exploit. Pour le devoir suivant il renouvela sa prouesse, et cette fois je tapai ses phrases trop correctes sur Google : il avait plagié des corrigés sur son téléphone caché sous la table. Il vint me voir tête basse à la fin du cours, me jurant que c’était la première fois et qu’il ne le referait plus. C’était un enfant mais faire encore ça à 80 ans, c’est risible, et surtout pitoyable.

Je vois que le nonce apostolique (l’ambassadeur du pape) à Paris est accusé une nouvelle fois d’abus sexuels sur jeunes hommes. Ce cinglé ne peut pas s’empêcher de les tripoter lors de manifestations publiques. Je me souviens du jour où j’allai lui apporter mon livre Voyage, afin qu’il l’envoie au Vatican (qui contrairement à ses usages n’accusa pas réception de cet ouvrage quelque peu gênant). Je fus reçue par sa bonne (les femmes sont les servantes des hommes dans l’église), on aurait dit que j’allais voir l’empereur tant l’aura qui entourait le Monseigneur imprégnait le lieu. Un peu comme quand vous vous présentez chez Gallimard, éditeur qui se sauva en collaborant avec les nazis et qui pour des histoires de commerce veut maintenant rééditer des pamphlets antisémites. Tous ces malades sexuels font semblant d’être des religieux comme d’autres, selon Pierre Bourdieu dans un article intitulé « Sollers Tel Quel » cité par Damien Taelman, font « semblant d’être écrivain, ou philosophe, ou linguiste, ou tout cela à la fois, quand on n’est rien et qu’on ne sait rien de tout cela ; quand, comme dans l’histoire drôle, on connaît l’air de la culture, mais pas les paroles, quand on sait seulement mimer les gestes du grand écrivain, et même faire régner un moment la terreur dans les lettres… » Terreur est le nom d’un des personnages de mon roman Forêt profonde, roman écrit avec mon propre sang, comme disait Nietzsche, et non en vampirisant les autres comme font les morts qui ne sont pas en paix.

 

plagiat

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