Monter l’énorme bruit du monde, le pesant bruit du crime par les rues de la ville,
pas après pas tirer des murs et de la foule la mort, de plus en plus lourde la porter sur son dos,
là-haut
là-haut d’où je la jette avec moi dans l’abîme
diapason convulsé sur la croix au point d’intersection est le centre du monde et le verbe mon corps ma chair se tient auprès de lui
debout
cri brûlant de douleur indicible
je le pousse, qu’il fasse tomber la nuit dans le centre du jour
ô vous pour qui je meurs
Dieu percé au centre de mon coeur, vois : garde-les, car ils ne savent pas
ils ignorent ce qu’ils font, à cracher des pelletées de terre au feu de mon amour
inatteignable, suspendu, déchiré, versant pour eux son sang, son eau
Mes bien-aimés tout s’accomplit, soyez lavés
que la vie s’éveille doucement dans vos veines
tout au fond du tombeau la joie attend de notre joie qui va se faire
Le soleil se couche pour aller se lever
où dans le commencement je suis
je vous attends, petit jour promis de notre réunion